Colossale est la facture de la consommation de l'énergie n'ayant pas été payée par les clients et les abonnés de la Sonelgaz! La Société algérienne de distribution de l'électricité et du gaz d'Oran fait état de pas moins de 7,9 milliards de dinars, soit 7 900 milliards de centimes, à recouvrer. Cette société fait état de la hausse de cette facture de l'ordre de 54% depuis l'avènement de la pandémie, période ayant été marquée par le gel des coupures faute de non-paiement. Cette situation a sérieusement impacté l'entreprise, tant sur le plan financier que sur le plan prévisionnel, notamment en ce qui concerne la pérennité des revenus sur toute la chaîne des intervenants dans ses métiers, tout en freinant la concrétisation des réseaux électriques et gaziers, ainsi que des diverses prestations proposées à sa clientèle», a-t-on appris, expliquant qu'«à l'effet de garantir la pérennité du service public auquel est tenue la société et éviter à ses clients l'accumulation de leurs factures, la Sadeg compte sur le sens de responsabilité et de citoyenneté de sa clientèle. Celle-ci est invitée à s'acquitter de ses créances, à travers les différents modes et formules de paiement qui seront négociés et arrêtés, en fonction du nombre de factures du montant des créances et de leur niveau de solvabilité». D'un commun accord, les deux parties, abonnés et Sonelgaz, mettent en place des échéanciers de paiement s'étendant sur plusieurs mois. Les abonnés récalcitrants, eux, sont appelés à faire part de leur engagement à régler, en douceur, le dû dont ils sont redevables. La majeure partie de ces redevances est détenue par les gros consommateurs de la moyenne tension, en l'occurrence les unités de production implantées dans les zones industrielles de Hassi Amer et d'Arzew. Plusieurs de ces dernières ont fait l'objet de mises en demeure leur ayant été adressées par l'entreprise, les invitant à s'acquitter des factures de leur consommation et ce après épuisement de touts les moyens quant au règlement, par des abonnés, à l'amiable. Sur un autre plan, les agents des services techniques ont été déployés sur le terrain et ont procédé récemment à des coupures du courant électrique un peu partout dans les communes d'El Mohgoun, Béthioua Mers El Hadjadj, Arzew, Chtaïbo, Saint Rémy, Sidi Chahmi, Aïn Beïda, Boutlélis, Es-Sénia Hassi Bounif, Chahid Mahmoud, Gdyel et Aïn El-Türck. Cette mesure a été motivée par le faible recouvrement engrangé des suites de plusieurs campagnes opérées par les agences commerciales de la Sonelgaz. En chiffres, les bilans sont de plus en plus lourds. Les créances de la Sonelgaz ont triplé en 2020 par rapport à 2019, atteignant 172 milliards de dinars (1,3 milliard de dollars). En outre, 52% de ces créances sont détenues par des clients institutionnels, 43% par les consommateurs privés et 5% par les industriels. Le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, a révélé récemment que «le taux des créances de la Sonelgaz a atteint 142 milliards de dinars, soit 1,2 milliard de dollars», soulignant que «les dettes ont été enregistrées au cours des 6 derniers mois, depuis le début de la pandémie de coronavirus. Il a rappelé que la Sonelgaz «n'a pas coupé l'électricité et le gaz aux citoyens», niant «toute augmentation des tarifs de gaz et d'électricité concernant la consommation des ménages». «Il s'agit d'une rumeur sans fondement» a t-t-il fait savoir appelant à «la modification de la consommation d'énergie, qui représente 70% de la consommation publique». Attar a fait savoir que «l'Algérie a été affectée au cours des quatre dernières années par la baisse du prix du pétrole, qui a entraîné une baisse de 40% des revenus». La Société nationale de distribution de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) entamera des procédures de recouvrement de ses créances. «Vu la situation déficitaire de l'entreprise, des procédures seront engagées bientôt pour récupérer les créances, notamment auprès des industriels et des entreprises publiques», a affirmé récemment Chaher Boulakhras, le président-directeur général de la compagnie.