Nulles vacances pour les Algériennes et les Algériens, cet été 2020, à l'étranger. Rien de tel depuis l'indépendance. Ils sont, depuis au moins une dizaine d'années, entre troit millions et trois millions cinq cents mille à traverser annuellement les frontières pour leurs vacances et dont 60 à 70% rien que pour les mois de juillet à septembre. Il en a été également de même pour les amateurs de vacances «made in Bladi» qui n'auront eu droit d'accéder au farniente qu'à partir du 15 août, date de levée des restrictions liées au confinement. Où sont-ils donc passés ces trois millions et demi d'Algériens qui, habituellement, se dirigent vers l'étranger pour des séjours touristiques? Pour l'été 2020, les vacances se sont limitées à deux semaines du mois d'août. Fait curieux, malgré les disponibilités en chambres exprimées, malgré les efforts importants en matière de prix concédés par le Groupe HTT ou les établissements hôteliers privés, il n y avait pas grande foule aux portes des centres touristiques. Les craintes de contamination étant très certainement plus fortes que l'envie ou le besoin de la relaxation. La fermeture des frontières, entre autres mesures prises par les pouvoirs publics pour contenir la propagation du Covid-19, a modifié substantiellement la structure du tourisme en général et des vacances en particulier. Elle a imposé de facto de nouveaux comportements en poussant ainsi fortement les touristes à voyager dans leur pays et à redécouvrir leurs régions. L'Algérie aura fait probablement l'économie d'environ 2 milliards d'euros du fait de cette fermeture des frontières en dépenses de vacances à l'étranger. Mais cela se renouvellera-t-il pour les prochaines années et après que la pandémie a été contenue et l'appel pour des vacances sous d'autres cieux se fera de nouveau entendre? Les spécialistes estiment que le véritable redémarrage de l'activité touristique ainsi que des activités qui gravitent autour ne se fera que dans deux ou trois années. N'est-ce pas le temps nécessaire pour les établissements hôteliers et tour-opérateurs du secteur pour réapprendre les métiers de l'hôtellerie et du tourisme? Un répit pendant lequel les acteurs doivent consacrer le temps à s'écouter, évaluer le chemin parcouru, identifier les manques dans tous les maillons de la chaîne du tourisme et d'envisager les mesures correctives. À commencer par qui et quoi mobiliser et comment agir pour faire la promotion de la destination touristique nationale. Une promotion plus pertinente, plus ciblée et plus agressive. Les plans de communication sont, très souvent, pour de nombreuses entreprises et en de multiples circonstances, quasiment absents, inadaptés et peu efficaces. Le recours aux spécialistes serait la meilleure démarche possibleLes politiques tarifaires sont, pour de nombreux prestataires hôteliers, inexistantes. N'est-ce pas le moment idoine pour y réfléchir et trouver les meilleures mesures en termes de marketing afin d'assurer la flexibilité requise pour de meilleures ventes tout au long de l'année? Comment offrir le meilleur produit à des tarifs concurrentiels par rapport aux offres des destinations étrangères tout en s'assurant, du moins pour les établissements publics, de la rentabilité nécessaire pour un retour sur les lourds investissements en modernisation et rénovation engagés par l'Etat. Investissements qui ont atteint, il faut le rappeler, environ 100 milliards de dinars. En temps de crise ou en temps de baisse d'activités, la mise en oeuvre des plans de formation permettent des acquisitions de connaissances ou des remises à niveau. La levée des restrictions de transport aérien pour les vols domestiques permettra, un tant soit peu, de dynamiser l'activité hôtelière et touristique. Enfin il s'agira, pour préserver les entreprises hôtelières et touristiques, activer les mécanismes de soutien bancaire, fiscaux et parafiscaux, dont les mises en oeuvre n'ont pas, pour la plupart, été activées. Promouvoir le tourisme domestique semble un choix forcé par une conjoncture sanitaire contraignante. Mais ce sera un choix salutaire pour le tourisme national.