C'est le résultat direct de la désertion des établissements hôteliers depuis février de l'année en cours, en raison des mesures de confinement prononcées par les autorités politiques à l'instar de tous les pays, pour la préservation de la santé publique et juguler la propagation de la pandémie. Des mesures qui ont accentué davantage l'impact de la pandémie sur l'activité économique en général et du tourisme, la plus vulnérable de toutes, en particulier. L'ensemble de la chaîne touristique est dramatiquement à l'arrêt. Hébergement, restauration, transport aérien, maritime, et terrestre, celle des voyagistes ainsi que toutes les activités récréatives et de loisirs qui gravitent autour. La pandémie, en fait, n'a fait qu'aggraver une situation déjà très précaire et compliquée puisque des événements l'ont précédée pour plonger l'activité économique dans une situation de crise. La chute brutale des prix des hydrocarbures et le mouvement de protestation populaire, le Hirak, depuis un peu plus d'une année en ont été les éléments annonciateurs et générateurs. Ainsi, vidés, avec des ressources amoindries, les établissements hôteliers, balnéaires, sahariens, les centres thermaux et de thalassothérapie ont vu leurs portes fermer, les agences de voyages anéanties, les compagnies de transports aérien, maritime, terrestre à l'arrêt mettant des centaines de milliers d'emplois en situation de précarité. Parallèlement à cela, les charges de gestion restent à assumer. Quelque chose comme une vingtaine de milliards de centimes par mois, au titre de la masse salariale seulement pour ces mêmes entreprises de gestion hôtelière et touristique du secteur public. Ajouter à cela les charges d'entretien et de maintenance des équipements et installations, les échéances de crédits bancaires contractés dans le cadre des opérations de rénovation. Et si cette situation venait à perdurer, à quel sort seraient vouées ces entreprises? Une seule voie de salut: une aide conséquente de l'Etat et l'instinct de résilience du secteur touristique. En matière d'aide de l'Etat, quelques mesures ont déjà été édictées et qui consistent en le report du remboursement de crédits, et le report des échéances de règlement des cotisations fiscales et parafiscales. Mais cela reste insuffisant pour des entreprises qui sont pour un grand nombre d'entre elles à l'agonie.Au contraire, une mesure aggravante serait en voie d'être prise, celle de revoir à la hausse le taux de la TVA, passant de 9% à 19%. Elle est contenue dans le projet de loi de finances complémentaire. Une mesure qui, en temps d'accalmie, si elle venait à être prise, compliquerait la situation des entreprises hôtelières et des agences de voyages. Qu'en serait-il en temps de crise comme celle que nous traversons actuellement? Mais ne dit-on pas, par ailleurs, qu'«à quelque chose malheur est bon?» Une crise économique depuis plus d'une année sévit, le prix du pétrole qui dégringole et une pandémie à forte létalité qui a fait fermer toutes les frontières. On n'est plus dans les déclarations d'intention, comme cela se fait depuis plusieurs décennies, au rythme des baisses des prix des hydrocarbures. Déclarations qu'on met aux oubliettes aussitôt que ces prix reprennent de la vigueur. Rien de plus pour se rendre compte de l'impératif de faire de l'énergie humaine nationale le moyen essentiel de notre développement et de la ressource touristique une de nos principales richesses. C'est l'enseignement fondamental. Compter sur nous-mêmes. C'est une opportunité pour réapprendre à faire du tourisme chez nous et faire du tourisme domestique le cap à atteindre. L'été 2020 sera l'été test pour des vacances en Algérie. Les frontières extérieures sont fermées. Les Algériens n'iront pas à l'étranger. Et quand bien même elles seraient réouvertes, les appréhensions quant à une deuxième vague de contamination décourageraient plus d'un.Les établissements se sont aguerris à gérer une situation de crises comme celle qui consiste à héberger et nourrir des citoyens en confinement après leur rapatriement de l'étranger dans le respect de protocoles sanitaires. Il restera à offrir des prestations de qualité à des tarifs compétitifs pour s'assurer, pour longtemps, une grande partie de la demande nationale en matière de vacances dans le pays.