Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti avant-hier, que le monde avait encore «un long chemin à parcourir» dans la lutte contre la pandémie de COVID-19. Le chef de l'OMS a fait ces remarques à l'occasion de la clôture de la 73e Assemblée mondiale de la santé. Selon lui, la pandémie de COVID-19 a démontré les conséquences du sous-investissement chronique dans la santé publique, et «un retour au statu quo n'est pas une option». L'OMS estime que le temps est venu d'adopter «une nouvelle approche qui considère la santé non pas comme un coût, mais comme un investissement qui est le fondement d'économies productives, résilientes et stables». Les laboratoires Pfizer et BioNTech ont annoncé récemment que leur candidat vaccin contre le COVID-19 est «efficace à 90%». M. Tedros s'est dit encouragé par les résultats préliminaires des essais cliniques, tout en soulignant que le monde «ne peut pas mettre tous ses oeufs dans un même panier». «Le virus lui-même n'a pas changé de manière significative, et encore moins les mesures nécessaires pour l'arrêter», a-t-il indiqué. Pour lui, il faut connaître l'épidémie et bien faire les choses de base: trouver, isoler, tester et soigner les cas. Selon le dernier bilan publié vendredi par l'OMS, le nombre de cas confirmés de COVID-19 a dépassé les 52 millions dans le monde, dont plus de 1.290.000 décès. Par ailleurs, le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria a appelé vendredi à «quadrupler» l'aide publique aux pays en développement, prévenant que la pandémie ne pourra pas être vaincue s'il reste des foyers du virus dans les nations pauvres. «Il faut faire un énorme effort vis-à-vis des pays émergents» car ils sont confrontés simultanément à une chute de 700 milliards de dollars des flux de capitaux et à une augmentation de leurs dépenses à cause de la pandémie, a expliqué le Mexicain, qui achèvera en juin son 3e mandat à la tête de cette organisation multilatérale, lors d'un entretien diffusé sur RF1, France 24 et Public Sénat.Alors que «les pays les plus riches ont dédié 12.000 milliards» à la lutte contre les conséquences économiques de la pandémie, l'aide au développement ne s'est élevée qu'à 153 milliards de dollars en 2019. «Ça veut dire qu'on peut la doubler, la tripler, la quadrupler», a dit M. Gurria. Pour lui, consacrer ne serait-ce qu'une «petite fraction» de ces 12.000 milliards serait non seulement un acte de «générosité» mais surtout de «sagesse» car «jusqu'à ce que le dernier cas de virus soit éliminé des pays en voie de développement, on ne pourra pas crier victoire». A cet égard, «il faut faire du vaccin un bien public», a dit le secrétaire général de l'OCDE, réagissant à l'annonce de Pfizer et BioNTech, qui ont affirmé en début de semaine que leur candidat-vaccin était efficace à 90% contre le coronavirus. S'il s'est dit d'accord avec l'idée que les soignants et les personnes âgées soient traitées en priorité, «à un moment il faudra que la grande majorité de la population du monde soit vaccinée sinon on va avoir des explosions de virus dans certains pays», a-t-il mis en garde.