«Face à la pandémie, la lumière au bout du tunnel brille désormais plus fort.» Tels sont les mots prononcés, lundi, par Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, en référence aux différents vaccins en cours d'élaboration, efficaces, pour certains, à 95%, qui pourront, espère-t-il, bientôt mettre fin à la pandémie. «Il y a maintenant un réel espoir que les vaccins, en combinaison avec d'autres mesures de santé publique éprouvées, contribuent à mettre fin à la pandémie», a déclaré le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus. Une déclaration faite après que la société pharmaceutique AstraZeneca a annoncé, lundi, que son vaccin anti-Covid-19, développé avec l'université d'Oxford, était efficace à 90%. Le troisième grand fabricant de médicaments, après Pfizer et Moderna, à avoir communiqué des données de dernière minute sur un éventuel vaccin anti-Covid-19. «L'importance de cette réalisation scientifique ne saurait être surestimée. Aucun vaccin, dans l'histoire, n'a été développé aussi rapidement que celui-ci. La communauté scientifique a établi une nouvelle norme pour le développement des vaccins», a déclaré le patron de l'OMS. En revanche, l'ancien ministre de la Santé et des Affaires étrangères d'Ethiopie a précisé que «la communauté internationale devrait maintenant établir une nouvelle norme en matière d'accès», soulignant que «l'urgence avec laquelle les vaccins ont été mis au point doit aller de pair avec la même urgence à les distribuer équitablement». Par conséquent, le DG de l'OMS a rappelé que l'accélérateur ACT, une initiative mondiale lancée en avril pour accélérer le développement et la production de diagnostics, de traitements et de vaccins sur une base équitable, a besoin immédiatement de 4,3 milliards de dollars pour soutenir l'achat et la livraison de masse de vaccins, de tests et de traitements, et qu'il faudra 23,8 milliards de dollars supplémentaires l'année prochaine. En effet, le programme mondial de vaccination, baptisé Covax et codirigé par la Gavi (Alliance du vaccin), a encore besoin de quelque 4 milliards de dollars pour assurer une distribution équitable des vaccins et d'équipements médicaux, affirmait le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'issue des travaux du G20, tenu à Riyadh, en Arabie saoudite. «Le Fonds monétaire international estime que si les solutions médicales peuvent être mises à disposition plus rapidement et plus largement, cela pourrait conduire à une augmentation cumulée du revenu mondial de près de 9 000 milliards de dollars d'ici la fin de l'année 2025», a indiqué Tedros Adhanom Ghebreyesus qui, s'il a salué les avancées spectaculaires et prometteuses dans la course au vaccin, a également enjoint les pays de ne pas se relâcher concernant les mesures sanitaires et a mis en garde contre le tout «laisser-aller» qui pourrait en découler.