Pour le troisième jour, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le siège de la daïra de Bouira exigeant l'annulation de la liste des 260 bénéficiaires. Une marche a été organisée du siège de la daïra au cabinet du wali au deuxième jour de l'affichage de la liste. Une délégation reçue par le chef de cabinet, auquel une pétition signée par plus de 600 personnes, a été remise. Les exclus ont fortement critiqué le contenu de la liste. Pour eux, elle contient plusieurs anomalies. Les critères d'attribution de logements sociaux n'ont pas été appliqués «Il y a ceux qui dépassent les 1200 DA et sont sur la liste», lança un protestataire. Un jeune homme, ancien habitant de la ville, fera remarquer: «Nous les anciens de la ville on a été exclus et ce sont ceux venus des régions limitrophes qui ont bénéficié». Pour ce jeune, l'astuce est toute simple, il suffit de construire une baraque et avoir du piston, et après quelques mois vous serez logé. Il reconnaît qu'il y a un certain nombre de personnes qui méritent, mais il y a un nombre non négligeable de la gent féminine qui est sur la liste ajouta-t-il. Une femme, son fils et son petit-fils y ont bénéficié. Lors de ce rassemblement, chacun a essayé de faire connaître sa situation qu'il juge plus critique que celle de son compatriote. Un autre, la colère se lisant sur son visage, souligna: «J'habite dans un garage avec ma petite famille depuis trois ans et je fais mes besoins dans des sachets et je n'ai pas bénéficié alors que mon cousin qui dispose d'une villa de trois étages son nom figure sur la liste.» Il cita l'exemple de son voisin qui habite depuis seize ans dans un bain maure communal, entre les chaudières, et son nom n'y figure pas. Un planton de la wilaya, handicapé avec un taux d'incapacité de 80%, habite dans une maison familiale de quatre pièces avec une famille composée de 25 personnes. L'autre atteste qu'il habite dans une cave depuis cinq ans. Même des orphelins de père et de mère, hébergés chez leur grand-père, leurs doléances n'ont pas été prises en considération. Des habitants de haouch Abdelaziz rue Benabdellah souffrent depuis l'ère coloniale. Pour le chef de la daïra, cette liste est provisoire. Ceux qui se sentent lésés doivent adresser des recours. La commission avait fait son travail et appliqué le barème d'octroi de logements sociaux.