L'implantation par le Maroc de milliers de mines antipersonnel et antichar le long du nouveau mur est une perte «injustifiée» des efforts déployés durant de longues années dans la lutte anti mines, a affirmé le Bureau sahraoui de coordination des actions anti-mines (SMACO). «Sur rapports fiables parvenus d'El Guerguerat, l'armée de l'occupation a procédé, après l'édification du nouveau mur, à l'implantation de milliers de mines antipersonnel et antichars», a dénoncé le SMACO dans un communiqué rapporté par l'agence SPS. Et de relever «ces explosifs ainsi que la pollution entraînée par la sur utilisation des différentes munitions feront de nombreuses victimes parmi des civils, et aggraveront même la tragédie quotidienne que vivent les Sahraouis livrés au déplacement et à l'expulsion». «Une telle attitude ne constitue pas seulement une transgression éhontée des deux accords militaires 1 et 2, sinon une perte injustifiée des efforts fournis, des années durant, dans la lutte anti mines», rapporte l'agence de presse SPS. Pour le SMACO, la rupture du cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre courant à El-Guerguarat vient réduire à néant 14 années d'efforts consentis pour déminer l'est du mur et épurer quelque 149.6 millions M² des territoires libérées de la RASD, grâce aux efforts du gouvernement sahraoui, de l'ONU et d'autres acteurs internationaux. Cet acte sape aussi les efforts pour un monde sans mines en 2025, a-t-on ajouté. Condamnant l'utilisation des mines, sous toutes leurs formes, la même instance a appelé la communauté internationale et les organisations internationales compétentes à «faire pression sur le Maroc» pour l'amener à cesser la pose de ces engins. «Le Maroc doit saisir que la pose de ces mines, internationalement interdites, en plus de compromettre inéluctablement les efforts de paix nationaux et internationaux, est de nature à inciter à la violence et à ébranler les efforts des donateurs internationaux», a ajouté l'instance sahraouie. Rappelant enfin que le «Maroc demeure parmi les rares pays non signataires de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel», le SMACO a affirmé que le régime marocain persiste dans l'utilisation des mines antipersonnel en contravention totale des prescriptions du droit international humanitaire, de la loi sur les droits de l'homme et des conventions signées par les deux parties.