En recevant «longuement» le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, à Abuja, le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, a donné un signal fort pour un renforcement des liens entre le Nigeria et l'Algérie, au moment où le continent africain fait face à de multiples défis dont la menace terroriste qui grève les efforts de développement de bon nombre de pays. Tout en le chargeant de transmettre ses «salutations fraternelles» au président Abdelmadjid Tebboune, ainsi que ses «meilleurs voeux», le président Buhari a ainsi mis l'accent sur «la nécessité de développer davantage la coopération bilatérale dans tous les domaines». Le fait que les deux pays partagent des vues parfaitement identiques sur «les principales questions régionales et internationales d'intérêt commun» a été souligné par les deux parties tandis que le chef de l'Etat nigerian a exprimé sa vive satisfaction quant à «la qualité des relations d'amitié qui existent entre l'Algérie et le Nigeria». Au cours des entretiens que le MAE algérien a eus avec son homologue nigerian Geoffrey Onyeama, a été confirmée «la convergence de vues sur les principales questions régionales et internationales d'intérêt commun» dont les questions d'actualité, «avec un accent particulier sur la situation au Mali et dans la région du Sahel, en Libye, ainsi que la situation au Sahara occidental, au vu des derniers développements très préoccupants à El Guerguerat». Comme il a été également question des voies et moyens de renforcer davantage la coopération économique en lui «donnant un élan» décisif afin de la hisser au niveau des relations politiques traditionnelles entre les deux pays, relations exemplaires et marquées par une solide amitié et une solidarité sans faille. A l'occasion de leurs multiples entretiens, les deux ministres ont ainsi inventorié les nombreuses opportunités qui existent pour parvenir à cette impulsion des échanges économiques et culturels entre les deux pays. La visite de deux jours, mercredi et jeudi derniers, que Sabri Boukadoum a effectuée à Abuja prend tout son sens dans la conjoncture actuelle que traverse le continent africain, marquée par une insécurité endémique dans la région du Sahel, notamment et par la résurgence de conflits à caractère néo-colonial comme au Sahara occidental où l'occupation marocaine se poursuit, malgré les résolutions de l'ONU et de l'Union africaine. Partant de là, les deux ministres ont mis l'accent sur «l'importance de la mise en oeuvre des trois grands projets déjà identifiés, à savoir la route transaharienne, le gazoduc NIGAL et la liaison en fibres optiques». A ce titre, il y a eu une évaluation exhaustive de la coopération dans différents secteurs, conjuguée à un souci mutuel «de promouvoir les échanges commerciaux et d'encourager les communautés d'affaires des deux pays afin d'explorer les opportunités d'investissement offertes de part et d'autre». L'Algérie et le Nigeria sont convenus de «la nécessité de tenir, à Abuja, la 5e session de la Haute commission bilatérale, dès que possible», eu égard à la pandémie actuelle de Covid-19. En attendant, Boukadoum a assuré de «la disponibilité de l'Algérie à contribuer à la formation des futurs cadres nigérians dans différents domaines». M. Boukadoum a, par ailleurs eu lors de cette visite une rencontre avec le président du Comité des Affaires étrangères de la Chambre des représentants du Nigeria, M. Youssouf Bouba Yakoub, selon la même source qui souligne que «les deux parties ont discuté de l'importance de promouvoir la coopération parlementaire entre les deux pays».