Le président du Conseil de la nation par intérim, Salah Goudjil, s'est entretenu, avant-hier, à Paris avec le président du Sénat français, Gérard Larcher, en marge des travaux de la 20e réunion des Sénats européens. Cet échange entre dans le cadre des contacts permanents entre les deux pays, surtout que le Conseil de la nation et le Sénat sont des rouages essentiels du fonctionnement des institutions politiques algéro-françaises. Ils complètent l'intense dialogue politique animé par les responsables gouvernementaux des deux pays. Sans se substituer aux Exécutifs, ils accompagnent, ils complètent, ils enrichissent et parfois même ils suscitent des initiatives. c'est le propre de la diplomatie parlementaire. Les liens entre le Conseil de la nation et le Sénat ont toujours été étroits. En 2015 déjà, les deux institutions ont signé, à Alger un protocole de coopération interparlementaire. Une première entre l'Algérie et la France. Des accords qui permettent aux deux Assemblées de se réunir sur une base régulière, dans le cadre d'un forum de haut niveau, afin de débattre et d'échanger sur les nombreux sujets qui intéressent des relations bilatérales. À l'issue de l'entretien qui a porté sur les relations entre les deux chambres parlementaires, le président du Conseil de la nation par intérim a signé le livre d'or du Sénat. Goudjil, qui conduit la délégation algérienne, participe à la 20e réunion de l'Association des Sénats d'Europe, jeudi et vendredi à Paris. Cette réunion se penchera sur «le bicamérisme, un atout pour la démocratie» et sera placée, à titre exceptionnel, sous le signe d'un dialogue avec des pays d'Afrique comportant une seconde chambre. Les travaux, auxquels participe une vingtaine de délégations, s'articulent également, autour du dialogue euro-africain des deuxièmes chambres de Parlements, comme l'a indiqué le programme officiel. À Paris, Salah Goudjil a largement évoqué, avec Gérard Larcher, les relations entre les deux pays qui vivent des moments particuliers, notamment depuis l'arrivée du président Tebboune à la tête de l'Etat. Les deux présidents ont choisi la bonne approche selon laquelle les relations entre Alger et Paris reposent sur le socle de la franchise et de la vérité. C'est la bonne approche et c'est celle qui permet de travailler et d'avancer sur de lourds dossiers avec sérénité, respect et dans un climat apaisé. Entre le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue, Emmanuel Macron, le courant passe bien. Les deux chefs d'Etat ont eu des concertations sur nombre de questions régionales et internationales à chaque fois que la situation l'exigeait. En témoignent les échanges téléphoniques fréquents entre les deux présidents. Mais cette dynamique est accueillie par un flot de critiques de tous bords,; de l'extrême droite française, des lobbys colonialistes nostalgiques de l'Algérie française que d'une partie de l'opposition algérienne. C'est dire l'importance des relations entre les deux pays, qui ne laisse aucune sensibilité politique indifférente. Ainsi, ces poussées de fièvre politique sont une réalité qui rythme les liens passionnels algéro-français. La raison dicte cependant, une autre réalité qui veut que les deux pays ont plus de choses à partager ensemble et surtout des défis communs à relever, notamment le terrorisme, qui fait toujours des victimes et partout. On pense à la coopération exceptionnelle que les deux pays ont su nouer. On pense à la question mémorielle, alors que les deux capitales ont désigné chacune un historien chargé de remettre respectivement un rapport dans les semaines à venir, jusqu'aux échanges économiques et autres secteurs de coopération. On pense aux millions de binationaux dont l'apport pour le développement social et économique entre les deux communautés peut être déterminant. On pense à la stabilité dans la zone sahélienne. On pense à la question des migrants en Méditerranée, qui devient un sérieux problème international, sans compter les conflits qui agitent le monde, la pandémie du coronavisrus. Sur tous ces dossiers, les canaux diplomatiques et particulièrement la diplomatie parlementaire, oeuvrent à un réglemente politique inclusif.