L'attentat d'El Menea ne visait en réalité qu'à saper le processus de réconciliation nationale. Deux phénomènes qui vont de pair ; le terrorisme et la contrebande se nourrissent mutuellement, au point de constituer une véritable connexion. L'attentat perpétré contre 13 agents des douanes à El Menea en est un cas d'espèce. Interrogé, hier sur le lâche attentat, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, rétorque:«Attendez que l´opération se termine». C'est-à-dire l'opération des recherches lancée par les forces de sécurité, qui auraient, d'après des sources sécuritaires, localisé le groupe d'assaillants. La déclaration dénote la détermination de l'Etat à poursuivre la traque des groupes terroristes et des réseaux maffieux qui gravitent autour. Au moment où des mesures sont mises en oeuvre dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, des desperados continuent de lancer leurs attaques contre tout ce qui symbolise l'Etat et l'ordre. L'attentat d'El Menea, le plus spectaculaire depuis le début de l'année, ne visait en réalité qu'à saper le processus de réconciliation nationale, qui commence à porter ses fruits et à jouir d'une large adhésion. Les auteurs de l'embuscade d'El Menea, peu importe leur identité, sont des « criminels », et leur seul dénominateur commun, ne peut suffire, tout attentat aussi sanglant soit-il, à arrêter la volonté du peuple. Celle de tourner la page d'une tragédie qui a fauché pas moins de 150.000 Algériens et Algériennes. Le pays qui a ouvert ses bras à tous ses enfants, est disposé plus que jamais à consentir des sacrifices, aussi douloureux soient-ils, pour mettre un terme au terrorisme. Il est certes clair que depuis son avènement, ce phénomène est intimement lié au grand banditisme, puisant ses sources de financement de la contrebande et du trafic de stupéfiants contre lesquels, justement, les services des douanes ont mis tous les moyens pour les éradiquer. Les textes de lois approuvés par le Parlement, notamment la lutte contre la corruption, la contrebande et le crime organisé, ne sont pas pour arranger les cercles maffieux de tout bord, qui ne cessent de saigner à blanc l'économie nationale et s'en prendre à tous ceux qui se dressent sur leur passage. En effet, le seul «tort» des jeunes douaniers lâchement assassinés vendredi dernier, est d'avoir accompli leur mission, de surcroît dans une région très sensible, connue pour être une zone de retranchement des barons de la subversion. Ces derniers pour qui la stabilité est synonyme de démantèlement de leurs entreprises maffieuses, tentent désespéramment, à travers des actes aussi vils que l'attentat d'El Menea, de desserrer l'étau autour d'eux. D'autant plus qu'à travers les quatre coins du pays, les forces de sécurité poursuivent leurs assauts contre les derniers groupes terroristes récalcitrants, qui finiront, tôt ou tard, par sortir de leurs «tanières».