Cette région était embrasée entre 1993 et 1999. Aucune localité n'a pu échapper au diktat et à la logique meurtrière des groupes terroristes. A priori, le récent attentat meurtrier qui a coûté la vie à 9 agents de sécurité, âgés de 24 à 57 ans, travaillant pour le compte de la société de gardiennage, Spass au profit, notamment de Sonelgaz, vient de rappeler aux populations de Jijel, les tristes souvenirs d'une région entièrement embrasée entre 1993 et 1999. Aucune localité n'a pu échapper au diktat et à la logique meurtrière des groupes terroristes. De nombreux sites côtiers ont été transformés en véritables «no man's land» durant presque une décennie, privant ainsi des milliers de familles de leur unique ressource provenant du tourisme national. Des villages entiers ont été désertés par leurs habitants, fuyant les descentes infernales des sbires de l'AIS (Armée islamique du salut) et du GIA (Groupes islamiques armés), puis récemment du Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Dans son ensemble, qu'elle soit urbaine ou rurale, la population jijelienne a vécu le martyre. De Sidi Maârouf à Ziama Mansourah et d'El Milia à Jijel en passant par Bordj T'har, tout le monde se souvient des années de feu et en garde encore les stigmates. Et puis, il y a eu la Charte de la paix déclenchant le processus des redditions, ce qui a poussé la population à revivre l'espoir d'une paix durable, synonyme aussi de réconciliation et de relance de l'activité économique. En effet, des attentats ont eu lieu et ont fait des victimes durant les années 2003 et 2004 ainsi que 2007, et cela n'a pas réussi à démoraliser une population qui a repris goût à la vie et à la paix. C'est dans ce contexte que l'émir autoproclamé du Gspc veut desserrer l'étau, isolant les maquis qu'il contrôle au centre du pays, en tentant de renouer avec certains de ses proches collaborateurs ayant activé dans la wilaya de Jijel et gardé des liens avec les réseaux dormants. Mais le funestre dessein d'embraser de nouveau Jijel ne date pas du dernier attentat, le tristement célèbre Droukdel et ses complices ont mené plusieurs tentatives dans ce sens, obligeant les forces de sécurité à se redéployer. Cependant, on est loin, même très loin de ces gigantesques redéploiements qui mobilisaient des milliers de militaires vu la réduction du champ d'action du Gspc. Aujourd'hui, la poursuite de l'éradication des réseaux de soutien a fini par porter ses fruits. A la suite de chaque attentat perpétré par la horde criminelle, la réaction est très rapide, tactique et stratégique et les services de sécurité, grâce à l'exploitation du renseignement, sont en possession des informations opérationnelles et nécessaires, exploitées en temps réel. Cela veut dire tout simplement que malgré ces attentats spectaculaires, Le dessein criminel du Gspc d'élargir son activité à la région de l'Est et, notamment de Jijel, fait face à une lutte mieux organisée et plus efficace de la part des forces de sécurité. Même au niveau des populations des douars les plus reculés, on est loin de ce climat de psychose paralysant. Les nouveaux paramètres qui n'existaient pas dans les années 93, 94 et 95 sont autant d'atouts pour contrecarrer la logique du Gspc, la logique du crime. L'opération militaire déclenchée à l'aube de ce lundi en dit long sur la détermination des forces de sécurité à exterminer la bête immonde. Déjà plusieurs points stratégiques ont fait l'objet de bombardements ces dernières 48 heures où plusieurs caches susceptibles de constituer des abris pour la katibet El Mourabitine, à l'origine de l'attentat de dimanche, ont été détruites. Toute la région de Ziama Mansourah a été hermétiquement quadrillée, avec la participation de plus de 5 000 hommes de l'Armée nationale populaire. De gros moyens ont, à cet effet, été mobilisés par le commandement de la 5e Région militaire. A souligner que c'est l'adjoint du chef de région qui supervise cette grande opération.