Et la connexion, encore une fois affirmée, entre le terrorisme et la contrebande, rend d'ailleurs toute démarche politique envers les réseaux islamo-terroristes et maffieux totalement caduque. Le terrorisme a encore frappé. Une embuscade meurtrière a fauché la vie à huit gendarmes à El-Oued. Cet attentat, qui intervient au lendemain de l'annonce par le ministère de l'Intérieur de l'arrestation des membres du réseau à l'origine des actes terroristes du 11 décembre, se veut d'abord une réponse du GSPC sur le maintien de ses capacités de nuisance, malgré les coups de boutoir assénés quotidiennement par les services de sécurité, et une fin de non-recevoir à la main tendue du gouvernement à la repentance afin de bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. L'organisation de Abdelmalek Droukdel, qui a perdu plusieurs de ses têtes courant 2007, tente de se redéployer à travers sa légion étrangère composée de Tunisiens et de Libyens, mais aussi à travers la filière irakienne. L'attentat d'El-Oued confirme, en tout cas, cette tendance du GSPC d'aller jusqu'au bout de sa logique destructrice. Et la connexion, encore une fois affirmée, entre le terrorisme et la contrebande, rend d'ailleurs toute démarche politique envers les réseaux islamo-terroristes et maffieux totalement caduque. Plus de quinze ans après l'apparition de la violence islamiste en Algérie, force est de constater que cette mouvance a connu des étapes de radicalisation en passant par l'AIS et le GIA jusqu'au GSPC qui, au-delà de son allégeance à Al-Qaïda de Ben Laden, se nourrit des réseaux informels et de la contrebande aux frontières. Ainsi, l'assassinat des huit gendarmes à El-Oued est aussi une atteinte à la souveraineté du pays comme l'a été l'attentat contre le Palais du gouvernement ou celui ayant ciblé le siège du Conseil constitutionnel à Ben Aknoun, ou encore celui perpétré contre le siège de l'ONU à Hydra. Que valent alors aujourd'hui tous les discours réconciliateurs, si les groupes terroristes continuent de recruter des jeunes Algériens qu'ils transforment en chair à canon pour tuer d'autres Algériens ? Que vaut aussi la fermeté de l'Etat vis-à-vis du terrorisme, si le numéro 2 du parti dissous continue de faire des déclarations allant jusqu'à soutenir les attentats kamikazes et de narguer du coup ce même Etat ? La lutte contre le terrorisme n'est pas seulement l'affaire des services de sécurité. C'est aussi celle de l'éducation, de l'enseignement, de la justice, de l'emploi, de la solidarité et de la diplomatie. A. A.