Son directeur général a affirmé que la Cnas va pré-financer les officines pour l'achat des médicaments. La Cnas est prête à s'investir pleinement pour lancer son nouveau système des tarifs de référence. En prévision de son application effective à partir du 16 avril prochain, la direction de la sécurité sociale a déjà pris toutes ses dispositions. Des conventions de pré-financement seront signées, ces jours-ci, avec les pharmacies conventionnées. C'est ce qu'a révélé hier à L'Expression, le directeur général de la Cnas, M.Ahmed Khenchoul. Ce dernier s'engage à faire son possible pour réussir ce processus et améliorer le système de remboursement. En plus des officines avec lesquelles elle travaille déjà, la Cnas va rallier les officines du groupe Endimed. Selon M.Khenchoul, des contacts sont en cours avec le groupe Endimed pour finaliser une convention de pré-financement. A cet effet, un budget spécial estimé à environ 3 milliards de dinars, précise le directeur, sera dégagé pour financer les achats des pharmacies. « Notre objectif à travers ces conventions est de soutenir les officines et les encourager à jouer le jeu et promouvoir le générique», affirme le responsable. Cette mesure va, donc, mettre les pharmacies à l'abri des pressions exercées par les laboratoires pharmaceutiques. Le tarif de référence n'arrange pas les importateurs qui tentent par tous les moyens de préserver le statu quo et rejeter la procédure du «tarif référentiel». S'expliquant sur les avantages de ce processus, M.Khenchoul dira qu'il permettra de maîtriser les dépenses et réduire la facture nationale de l'importation de médicaments. Or, il y a lieu de constater, qu'en dépit des efforts déployés par les producteurs nationaux et par les pouvoirs publics pour promouvoir le médicament générique, le citoyen reste toujours méfiant vis-à-vis de tous les produits de fabrication nationale en général et de ce type de médicament en particulier. Ces produits, explique le directeur, ont, en fait, les mêmes caractéristiques et les mêmes effets thérapeutiques que le médicament «mère» appelé communément médicament de spécialité, et coûtent beaucoup moins cher. Cette situation peu avantageuse pour les investisseurs algériens est due également à la politique de l'Etat en matière d'importation de médicaments qui représentent près de 80% du marché global. Plusieurs producteurs s'accordaient à dire que le problème du générique réside dans le mécanisme qui a été adopté pour sa promotion. Ils reprochaient à l'Etat de ne pas encourager ce marché, notamment en ce qui concerne le tarif de référence. Le développement du marché du générique, souligne le directeur, entraînera en fait des économies non négligeables pour la sécurité sociale. Il faut reconnaître que les ordonnances valent annuellement des milliards de dinars pour les caisses des assurances sociales en Algérie. La facture des remboursements a coûté durant l'année écoulée, la bagatelle de 41,5 milliards de dinars pour les assurances algériennes. Une facture jugée très lourde au moment où l'Etat cherche à trouver un moyen adéquat et approprié pour réduire au maximum ses dépenses sociales. Avec un niveau de couverture sociale qui avoisine les 85% - l'un des plus élevés au monde - la facture des remboursements engloutit plus de 70% des dépenses des assurances. Mais le plus inquiétant c'est le rythme de croissance des dépenses en remboursement des médicaments dans notre pays. Il augmente annuellement de 20%. Ce rythme est en effet, l'un des plus élevés au monde: la croissance est de 5 à 6% dans les pays développés. Même constat pour les charges de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnas). Le remboursement des médicaments a coûté à celle-ci 46 milliards de dinars en 2005 soit une augmentation de 20% par rapport à 2004. Les dépenses à partir du système du tiers payant qui représentent 53% sont considérées également très élevées comparées à celles enregistrées dans d'autres pays ne dépassant pas les 35%. Malgré le poids des factures de remboursement, la Cnas a pu collecter en 2005 une recette de 127 milliards de dinars.