La liste complémentaire de médicaments soumis au tarif de référence concerne 180 dénominations communes internationales (DCI), représentant 2100 à 2500 marques publiée le 2 juillet dernier au Journal officiel concerne plusieurs classes thérapeutiques des antihistaminiques aux anti-infectieux urinaires en passant par les antalgiques, les anti- inflammatoires, les antihypertenseurs, les bêtabloquants, les hypolypidemiants et les produits de cardiologie et angiologie et corticoïdes avec broncho-dilatateurs. Les médicaments concernant ces classes thérapeutiques sont désormais, précise l'arrêté ministériel, remboursés sur la base d'un tarif de référence, exprimés en valeurs unitaires correspondant, selon le médicament concerné, à celles du comprimé, du comprimé pelliculé, du comprimé effervescent, du comprimé à libération prolongée, du comprimé dispersible, du comprimé pelliculé à libération modifiée, de la gélule, de la gélule à libération prolongée, de la gélule à micro-granules gastro-résistants, de la capsule, de la capsule à granules gastro-résistants, du sachet de poudre orale, du sachet de granulés pour solution buvable, du millilitre de sirop, du millilitre de solution buvable, du millilitre de solution buvable en gouttes, du millilitre de suspension buvable, du sachet de la suspension buvable, du sachet de la poudre effervescente orale, du suppositoire, de l'ampoule injectable, du milligramme de solution injectable sous cutanée pour la somatropine, du gramme de pommade dermique, du gramme de crème dermique, du gramme de gel dermique, du millilitre de solution film pour application locale, du millilitre de lait dermique, du gramme de gel moussant, du gramme de pommade ophtalmique, du millilitre de collyre, de la bouffée ou la dose de solution d'aérosol ou pour inhaler, de la suspension pour pulvérisation nasale, de la dose de poudre à inhaler, de la bouffée ou la dose de spray nasale, de l'ovule et de la seringue pré-remplie (interféron béta 1A). Le remboursement est alors fixé sur la base de ce tarif par unité (forme et dosage) qui est multiplié par le nombre d'unités contenu dans le conditionnement du produit. Ces tarifs de référence fixés par le comité national du remboursement présidé par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale seront, selon certaines indiscrétions, à l'origine de nombreux dysfonctionnement dans la disponibilité et le prix du médicament. Plusieurs « erreurs et anomalies » sont constatées pour certains produits de même classe thérapeutique à différentes formes et dosages. Des erreurs qui peuvent provoquer d'énormes problèmes. La première victime de ces nouveaux tarifs de référence est bien sûr le malade qui doit à tout moment payer de sa poche s'il décide de prendre un médicament princeps dans d'éventuelles ruptures ou indisponibilité des produits tarifés. « Irrégularités » Certains produits sont soumis au tarif de référence dont un seul générique est disponible alors que certains d'entre eux sont inférieurs au prix public actuellement en vigueur. La nouveauté introduite dans cette nouvelle liste est le remboursement sur la base des classes thérapeutiques. L'anomalie est constatée sur différents classes et produits. Certains d'entre eux sont placés sur un pied d'égalité, soit le même tarif de référence appliqué à deux produits différents aux dosages différents, alors que le service médical rendu à l'un est largement supérieur à l'autre, selon des praticiens. Il a été aussi constaté que parmi cette large gamme de produits, les tarifs de référence fixés ne favorisent nullement les produits fabriqués localement. Il est à noter que l'objectif recherché par l'instauration du tarif de référence est l'encouragement du médicament générique et l'optimisation des dépenses des caisses de la sécurité sociale. Est-ce qu'une première évaluation depuis l'application du tarif de référence au remboursement instaurée en avril 2006 (première liste) par la Cnas a été faite avant de lancer cette liste complémentaire ? Selon une étude du syndicat national des pharmaciens d'officines, la Cnas a réalisé seulement 7% d'économie grâce au tarif de référence. La même enquête a révélé qu'entre avril 2006 et avril 2007, il a été constaté dans les officines « des variations anormales et relativement importantes des prix de certains médicaments revus pour une grande part à la baisse. Une rupture de stock de certains produits alignés sur le tarif de référence a été aussi enregistrée ». Il est clair, avec ces nouveaux tarifs de référence entachés d'« irrégularités » que de nouvelles perturbations sont attendues dans les prochains mois.