Le baril succombera-t-il au chant des sirènes qui lui prédisent un rebond significatif? Ce n'est vraisemblablement pas le cas. Les prix du pétrole persistant à évoluer à leur plus haut niveau depuis le début du mois de mars. Il faut cependant relever que cette progression connaît des coups d'arrêt momentanés qui les empêchent de franchir un autre palier. Les cours du Brent éprouvent, en effet, des difficultés à casser la barre symbolique des 50 dollars tout en s'affichant à la hausse. Ils s'échangeaient, hier, vers 14h30, à 49,14 dollars, enregistrant une légère hausse de 30 cents par rapport à la séance de la veille. «Le nombre de plates-formes pétrolières en hausse chaque semaine aux Etats-Unis, la production libyenne qui augmente lentement vers son plein potentiel et celle de l'Iran qui s'apprêterait à repartir au cours du premier trimestre 2021» sont autant de facteurs qui contrarieraient une plus nette ascension des cours de l'or noir, a noté Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad Energy. Téhéran aurait donné instruction à son ministère du Pétrole de préparer les installations de production et de vente de pétrole brut à pleines capacités dans les trois mois, en prévision d'un éventuel assouplissement des sanctions américaines après l'entrée en fonction du président élu Joseph Biden le 20 janvier, rapporte l'agence Reuters qui cite des médias d'Etat iraniens. Il faut ajouter à ces facteurs la propagation exponentielle de la pandémie de Covid-19 notamment dans les pays gros consommateurs d'or noir, qui a pris le pas sur l'euphorie soulevée par l'annonce de nouveaux vaccins. Les annonces, le 9 novembre, d'un futur vaccin contre le Covid-19, par les groupes pharmaceutiques Pfizer, développé avec l'allemand BioNTech qui réduirait de 90% le risque de tomber malade du virus, de Moderna qui a indiqué, le 16 novembre, que son vaccin à ARN (comme celui de Pfizer) montrait 94,5% d'efficacité au cours des essais de phase, de Sanofi qui a annoncé, le 15 novembre, que son vaccin serait disponible en juin et AsrtraZeneca plus récemment ont redonné du tonus au baril, avant qu'il ne se cantonne dans l'expectative. «Les cours de brut sont restés tiraillés entre la morosité immédiate et la perception d'un avenir meilleur, la pandémie du Covid-19 continue de se propager et présente une menace sérieuse pour la demande et les capacités de stockage à très court terme», a souligné Tamas Varga, analyste de Pvm après la séance de mardi dernier où le baril de Brent a gagné cinq petits cents. «Le pétrole est techniquement toujours dans une tendance haussière...», a fait cependant remarquer Phil Flynn, de Price futures group. Les cours de l'or noir sont, il faut le souligner soutenus par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses partenaires, dont la Russie.Les «23» continueront, en effet, de baisser leur production de 7,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier 2021. Une décision qui a été annoncée à l'issue de la 12ème réunion ministérielle de l'Opep+, qui s'est tenue, le 3 décembre, par visioconférence, ce qui a donné un coup de fouet au baril de Brent notamment, qui a fait un pic au-dessus des 49 dollars. Le coup de pouce du vaccin anti-Covid pour le propulser au-delà n'est pas venu. En dépit de l'annonce de vaccins efficaces contre le coronavirus et leur possible commercialisation au début de l'année prochaine, la sortie de l'économie mondiale ne se fera pas rapidement, avait prévenu le ministre de l'Energie Abdelmadjid Attar, président en exercice de l'Opep. A priori, les campagnes de vaccination massives qui ont débuté en Grande-Bretagne, premier pays occidental à avoir ouvert le bal, le 8 décembre, précédée depuis le 5 décembre par la Russie, n'ont pas donné de déclic à un marché pétrolier plutôt en verve ces derniers jours, mais qui demeure haussier contre vents et marées. Le baril de Brent avance irrésistiblement vers les 50 dollars. Les franchira-t-il...? Ce n'est pas exclu!