Les cours du pétrole, soutenus par les avancées autour du vaccin contre la Covid-19 et le respect des quotas de production établis dans le cadre de l'accord signé entre l'Opep et ses alliés (une réduction de 7,7 millions de barils par jour), se rapprochaient, hier, des 46 dollars le baril et ont même atteint 45,64 dollars, un seuil jamais vu depuis deux mois. Huit mois durant, la pandémie de coronavirus a refroidi les marchés pétroliers. Aujourd'hui, les avancées autour du vaccin contre la Covid-19 semblent les revigorer. Ainsi, les marchés pétroliers se reprennent, même de manière timide. S'agit-il, cependant, d'une euphorie passagère ou d'une tendance à la hausse des cours qui serait en train de se dessiner ? Les investisseurs semblent confiants dans l'évolution rapide de la science et de la technologie pour mettre sur le marché un vaccin contre le coronavirus. En effet, ils parient sur "l'efficacité de ce vaccin et, avec lui, sur un ralentissement du nombre de cas de coronavirus en quelques mois", a estimé Carlo Alberto De Casa, analyste d'Activtrades, cité par des médias internationaux. Les espoirs de campagnes de vaccination massive contre la Covid-19, qui devraient commencer avant la fin de l'année, ont été confortés hier par l'annonce du laboratoire britannique AstraZeneca. La firme, associée à l'université d'Oxford, a développé un vaccin efficace à 70% en moyenne, voire à 90% dans certains cas, selon les résultats intermédiaires des essais cliniques à grande échelle réalisés au Royaume-Uni et au Brésil. Ces résultats semblent pour l'heure moins probants que ceux de ses concurrents Pfizer/BioNTech ou Moderna, dont l'efficacité dépasse les 90%, mais la formule britannique a l'avantage d'utiliser une technologie plus traditionnelle, rendant son futur vaccin moins coûteux et plus facile à stocker, puisqu'il n'a pas besoin d'être conservé à très basse température. De plus, les investisseurs nourrissent l'espoir que "l'Opep+ prolonge ses réductions actuelles (de production)", a ajouté Alberto De Casa. Selon l'accord en vigueur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés, le retrait actuel du marché de 7,7 millions de barils par jour doit être ramené à 5,8 millions à compter de janvier 2021. Il n'existe, toutefois, pas de consensus autour de ces coupes. Et beaucoup d'observateurs de marché tablent sur un report de trois à six mois de l'application de ces plans de baisse. La décision finale autour de ces réductions sera vraisemblablement prise à l'occasion du prochain sommet de l'Opep+ prévu les 30 novembre et 1er décembre. Quoique positive, l'évolution des prix de l'or noir n'en reste pas moins dépendante des décisions de l'Opep+ et de la reprise de la demande de pétrole. La croissance de la demande de pétrole s'est ralentie en raison de mesures plus strictes prises dans de nombreux Etats pour contenir la propagation du virus.