Les relations entre le Royaume chérifien, qui repose essentiellement sur le Makhzen, avec l'occupant sioniste de la Palestine, ne datent pas d'aujourd'hui, bien au contraire, ces relations remontent à plus de quatre décennies. Certes, l'enjeu est de taille, il est lié à la géostratégie entre l'Algérie et son «voisin» frontalier. C'est une nouvelle donne qui doit être prise au sérieux de par les menaces qui se multiplient près de nos frontières dans un monde en pleine ébullition à travers des reconfigurations et des recompositions dont le bellicisme est l'un des éléments qui se dissimulent d'une manière versatile et subtile à la fois. Ce qu'il faut savoir, c'est que les relations du Makhzen avec l'entité sioniste ont été actionnées par le père du roi actuel, Hassan II et cela en 1964. C'est-à-dire il y a de cela 53ans déjà. Il s'agit de relations anciennes et des échanges de renseignements et d'intérêts «stratégiques» depuis des lustres. Le Makhzen a toujours favorisé des relations suspicieuses dans un seul souci, celui d'avoir des garanties que le royaume ne soit pas menacé. Et pour ce faire, le roi Hassan II a saisi l'occasion pour se replacer en dehors de l'approche de son père le roi Mohammed V qui a affiché clairement sa position à l'égard de la question palestinienne en 1960 en se mettant du côté de Nasser lors de la Conférence de Casablanca en condamnant clairement l'entité sioniste. Le roi Hassan II voulait se débarrasser de la position de son père sur la question palestinienne, mais aussi sur l'intransigeance que développait le roi Mohammed V sur la question du réseau de l'émigration des juifs marocains vers Israël, c'est en 1964 que le roi Hassan II a profité du sommet des Etats arabes pour exprimer un discours inattendu où il exhorta «les pays arabes à adopter une attitude réaliste à l'égard du conflit entre Israël et la Palestine». Il proposa également, «la création d'une commission sur la Palestine pour trouver une solution au conflit autrement que par la voie des armes». C'est lors de ce sommet que la politique «sioniste commençait à s'esquisser au niveau du Royaume chérifien qui a tourné le dos à la politique du roi Mohammed V en ce qui concerne la relation avec l'entité sioniste. En 1976, le roi Hassan II avait rencontré secrètement à Rabat Yitzhac Rabin et le reste des responsables de l'entité sioniste jusqu'à 1981, pour lui apporter un soutien logistique et militaire contre ce qu'ils appelaient «la guérilla du Front Polisario». Donc, le contexte d'aujourd'hui n'est pas venu du néant, au contraire, il est le prolongement de la série de trahisons et de lâchetés dont le père, le roi Hassan II était le précurseur et le fondateur. L'accord du 1er septembre 1994, entre le Maroc et l'entité sioniste d'établir des «bureaux de liaison» à Rabat et Tel-Aviv a pavé la voie vers la reconnaissance de l'Etat sioniste au détriment du droit palestinien à sa terre et à son indépendance. Ces accords qui sont la consécration des relations qui ont été scellées discrètement à Ifrane en 1986 ont accéléré le processus des échanges à tous les niveaux entre le Makhzen et l'entité sioniste. Du sommet de la Ligue arabe en 1964 aux rencontres secrètes avec l'entité sioniste en 1976 et jusqu'aux rencontres en plein jour en 1986 à Ifrane, le roi Mohammed VI n'a fait que suivre la même démarche de trahison de son père sur la voie de la lâcheté en recourant à l'entité sioniste pour faire face au conflit du Sahara occidental. C'est le même procédé qui a été suivi par le roi Hassan II pour justifier sa lâcheté et sa trahison de la cause palestinienne et avoir des «coudées franches» pour coloniser le territoire sahraoui en bénéficiant du soutien des Américains, des Français via sa reconnaissance de l'entité sioniste. Ce qui arrive aujourd'hui est une manière de la part du Makhzen de dire que «nos alliés sont bien identifiés et notre vassalité ne souffre pas d'ambages ni de brouilles». L'Algérie sait pertinemment comment le Makhzen fonctionne, elle sait très bien que le Royaume chérifien est le prolongement de l'impérialisme occidentale et ses vassaux. C'est pourquoi la position de l'Algérie dérange beaucoup sur la question palestinienne et le conflit du Sahara occidental qui est aussi une question de décolonisation dont l'ONU a exigé du Makhzen de respecter les résolutions y afférentes quant à un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui.