Le roi vient de demander au président zimbabwéen de jouer un rôle de médiation dans le conflit l'opposant au Polisario. Le palais du royaume chérifien persiste dans son forcing à faire croire à la marocanité du Sahara occidental. Après ses tentatives de faire impliquer Alger dans le conflit maroco-saharoui, le souverain alaouite vient de procéder à une nouvelle manœuvre. En effet, le roi Mohammed VI a demandé au président zimbabwéen de jouer un rôle de médiateur dans le conflit qui l'oppose depuis trente ans au Polisario. La demande de médiation a été adressée par le chef de la diplomatie marocaine, Mohamed Benaïssa. “Nous sommes prêts à négocier et je pense que des pays frères en Afrique peuvent aider à un rapprochement des parties en conflit et à trouver une solution politique et pacifique définitive à ce conflit” du Sahara occidental, peut-on lire dans la lettre de Benaïssa, citée par la télévision zimbabwéenne, ZBC. Cette nouvelle manœuvre marocaine intervient 48 heures seulement après le grand déballage de l'ancien homme fort du Makhzen et après le niet d'Alger au sommet quadripartite sur le Sahara occidental. L'ancien ministre de l'Intérieur, Idriss El-Basri, du temps de Hassan II n'y est pas allé par quatre chemins pour désavouer Mohammed VI et présenter le référendum comme l'unique solution. Ajoutons à cela la position du gouvernement algérien qui ne s'est jamais considéré concerné directement par le conflit et étant donné qu'il n'est qu'un observateur qui aide à trouver une solution dans le cadre de la légalité internationale. Les décideurs du Makhzen n'ont pas trouvé mieux pour les camouflets répétés qu'essuie la diplomatie de Rabat que de solliciter un pays africain, tel le Zimbabwe. Les observateurs s'interrogent ainsi sur l'utilité d'une telle médiation au moment où il existe un plan onusien adopté qui préconise qu'une seule solution au conflit opposant Rabat au Polisario : l'organisation du référendum d'autodétermination dans les territoires occupés. Et le régime alaouite s'ingénue à chaque fois à trouver une parade pour esquiver la légalité internationale qui classe ce conflit comme une question de décolonisation. Le roi Mohammed VI n'hésite pas d'ailleurs à entraver l'évolution du processus de paix proposé dans le plan de règlement de 1991 et complété par les accords de Houston de 1997. Le palais royal chérifien n'est pas à sa première tentative de fuir sa responsabilité dans le cadre de la légalité internationale. Jusqu'à quand ? Le régime alaouite ne doit-il pas sa survie à la marocanité du Sahara occidental ? R. H.