Le P/APW de Béjaïa, le président de l'APC de Chemini, un élu de l'APC de Bejaia et un autre de l'APC d'Adekar sont cités à comparaître devant les tribunaux. D'autres élus ont déjà comparu et sont suspendus. Le cas du président de l'APW, dont la plainte contre lui remonte à l'année 2018 est édifiant. Deux ans après les faits, la plainte déposée par l'ancien chef de sûreté de la wilaya pour «outrage à corps constitué» et de «non-respect d'une décision de justice dans l'affaire du groupe La Belle» est réactivée à la veille de la tenue d'une session ordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya. La réaction ne s'est pas fait attendre, l'ensemble des élus ont signe une pétition de dénonciation. Les élus de l'APW de Béjaïa ont adopté une résolution politique de soutien. «Nous nous élevons contre l'acharnement judiciaire à l'encontre du président de l'APW qui fait l'objet de deux plaintes et qui comparaîtra le 22/12/2020 devant le tribunal de Béjaïa et dont le seul objectif est de déstabiliser nos instances élues», a-t-on écrit. «L'APW de Béjaïa s'insurge contre ces pratiques tendancieuses qui attestent de la fébrilité du pouvoir central et local», souligne-t-on. Les poursuites judiciaires contre les élus du peuple, pour leurs positions politiques et le recours abusif à leurs suspensions sonnent aux yeux des élus de l'APW, comme des «tentatives d'étouffement de toute voix critique des activités de l'exécutif de la wilaya, par des plaintes systématiques contre leurs auteurs, sur les réseaux sociaux, une véritable chasse aux sorcières». Auparavant, le Front des forces socialistes (FFS) a estimé, dans un communiqué que le P/APW est convoqué parce qu'il «a pris la défense de personnes en détresse» et condamne cette convocation dans une «affaire politico-judiciaire montée de toutes pièces», écrit le FFS, qui a exigé «la levée immédiate des poursuites contre le camarade Mehenni Hadadadou». L'APC de Chemini est convoqué lui aussi devant la justice pour avoir délivré un agrément à une association activant pour le compte du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie dénommée «Ithri n teleli Ait Soula» représentée par son président Tarik Chiboub. «La procédure administrative ainsi que les conditions d'éligibilité dans l'établissement de tout acte administratif est conforme aux lois de la République dans toutes ses étapes, aucun vice de forme ni irrégularité avérée dans l'octroi de l'agrément», rétorque le maire Madjid Oua ddak, dans une déclaration. Tout en assumant son acte devant toutes les juridictions du pays, il assure les acteurs du mouvement associatif de son soutien total et irréversible. «Les tentatives d'intimidation prônées par l'administration à l'encontre des militants politiques est signe d'une fin qui s'annonce tôt ou tard», soutient-il. Un autre élu de l'APC de Béjaïa, en l'occurrence Boualem Chouali, a fait part, sur sa page facebook de la même plainte à son encontre pour avoir, dit-il, dénoncé «le laxisme et la léthargie des autorités locales, y compris les institutions élues dont je fais partie, par rapport aux fermetures de routes». Il a estimé que «le wali qui au lieu de faire face à cette situation, qui s'est détériorée depuis son arrivée à la tête de la wilaya de Béjaïa, n'a pas trouvé mieux que de m'ester en justice pour me faire taire, pour faire taire toute alerte et toute dénonciation qui visent à améliorer le quotidien de nos concitoyens. Un autre élu de l'APC d'Adekar, Foudil Challann, du FFS, fait les frais la même cabale pour pratiquement les mêmes motifs.