«Il faut créer des universités de gestion qui soient aussi importantes que celles de l´informatique.» Les secteurs de l'habitat, des travaux publics, de l'éducation et de l'enseignement supérieur ont eu la part du lion de la tournée effectuée deux jours durant par le chef de l'Etat à travers la capitale. Plusieurs infrastructures ont été inaugurées, au grand bonheur des populations. Le respect des délais de réalisation est le maître mot des déclarations de M.Abdelaziz Bouteflika, qui n'a pas hésité à apostropher des membres du gouvernement à propos des retards considérables enregistrés dans l'exécution de certains projets. Les critiques du président interviennent dans un contexte de course contre la montre pour la réalisation d'un certain nombre de grands projets inscrits dans les objectifs du quinquennat. Ses remarques embarrassantes pour les ministres qui n'avaient d'autre choix que d'acquiescer, reconnaissant le retard considérable accumulé dans les projets qui devaient être livrés dans les délais prévus au cahier des charges. Abordant la prise en charge des ressources humaines des diverses réalisations telle que l'aérogare, le chef de l'Etat a exhorté les responsables ministériels à se soucier de former du personnel «performant», selon les normes internationales. Comme il a mis en garde les mêmes responsables quant à l'attribution des locaux commerciaux de l'aérogare sur la base de la «camaraderie». Le chef de l'Etat n'a pas caché son mécontentement et pour cause. Bien souvent, il a observé un décalage entre la réalité du terrain et les promesses des exposés développés en Conseil des ministres, ce qui a sans doute contribué à l'exaspérer plus ou moins. Ce faisant, il a été conduit au constat selon lequel le pays souffre cruellement en matière de formation et d'éducation, les réformes se succédant, sans pour autant que le niveau des diplômés ne soit concluant au regard des exigences du marché de l'emploi national et encore moins du marché extérieur. En somme, pour le chef de l'Etat, le malaise qui ronge le pays réside dans la gestion, qui, d'après lui, est très grave. Et c'est pourquoi il a cru bon d'ajouter: «Il faut créer des universités de gestion qui soient aussi importantes que celles de l'informatique, car le problème de gestion (en Algérie) est un problème très grave.» Pour M.Bouteflika, «les hôpitaux, les écoles et tous les établissements publics doivent être gérés par un personnel qualifié». «Il y a un problème plus grave qui se pose à tous les niveaux, aussi bien pour l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, c'est celui de la formation des formateurs», a-t-il par ailleurs ajouté. «On ne peut pas continuer à dire qu'on a besoin d'un assistant aux dépens d'un ancien professeur de lycée. Ce n'est pas possible et cela ne peut déboucher que sur la médiocrité des diplômes», a martelé le président. La devise de l'homme qu'il faut à la place qu'il faut demeure d'actualité, aux yeux du chef de l'Etat, même si la plupart des membres du gouvernement ne répondent pas au profil du secteur dans lequel ils ont été désignés. A croire que les remarques du chef de l'Etat à l'adresse de certains ministres seraient annonciatrices d'un imminent remaniement ministériel. Une chose est sûre, les remarques du chef de l'Etat répondent au souci d'une meilleure exécution du nouveau plan de relance économique dans lequel sont injectés 65 milliards de dollars.