Le 1er janvier 2021 va-t-il sonner le retour en force de l'épidémie de coronavirus? C'est la grande peur de certains spécialistes. Un scénario du pire qu'ils justifient avec la rentrée universitaire qui pourrait entraîner un rebond des contaminations. Sachant que les conséquences d'une transmission de masse ne se font ressentir que 15 jours après les premiers contacts. Mais ces appréhensions sont-elles pour autant légitimes? Certes, une remontée du nombre des cas quotidiens est inévitable avec cette reprise qui concerne des milliers d'étudiants à travers les 48 wilayas du pays. Le virus ne va donc plus circuler, il y aura de plus en plus de personnes infectées. Cela ne veut, toutefois, pas dire que nos campus universitaires vont se transformer en «clusters» du Covid-19. On se souvient qu'avant la rentrée scolaire, les mêmes craintes ont été évoquées par les mêmes spécialistes. On parlait alors d'une rentrée scolaire «en sursis» surtout que la reprise était intervenue en plein pic de la pandémie. Les parents d'élèves étaient méme montés au créneau pour demander la fermeture des écoles. C'était la grande panique! Plus d'un mois après cette reprise, force est de constater que le taux des contaminations dans les écoles n'est pas aussi dramatique que ce que l'on attendait. Certes, des dizaines d'écoles ont été fermées, des centaines d'employés du secteur de l'éducation ont été contaminés, mais cela reste plus ou moins «raisonnable». L'école n'est pas devenue «LE GRAND» foyer du coronavirus. Ce qui montre que les protocoles sanitaires mis en place sont jusqu'à présent efficaces. Le ministère de l'Education a donc, jusqu'ici, relevé le défi. Pourquoi ne serait-ce pas le cas pour celui de l'enseignement supérieur? Certes, au niveau des écoles, il s'agit d'enfants ou adolescents moins susceptibles de contracter le virus. Mais ils sont aussi plus difficiles à contrôler et à encadrer que des étudiants. Comme l'a souligné à la presse nationale, le professeur Mohamed Belhocine, président de la cellule de suivi des enquêtes épidémiologiques et membre du Comité scientifique du Covid-19. Il s'agit d'une population d'adultes, il est plus facile de lui lancer un appel à la responsabilité, dire à la communauté universitaire que notre destin est entre nos mains, soyons citoyens responsables et appliquons les gestes barrières, de sorte que nous puissions minimiser les risques des contaminations», a précisé ce spécialiste. Il insiste aussi sur le fait que comme pour «l'école, il n'est pas question de sacrifier des générations entières». Effectivement, les étudiants sont majeurs et vaccinés. Ils sont donc conscients que leur avenir dépend de leur engagement sanitaire. S'ils veulent éviter l'année blanche, ils devront apprendre à vivre avec le virus en respectant le seul remède qui existe pour le moment, à savoir, les règles d'hygiène et de distanciation sociale. De plus, le protocole sanitaire mis en place par la tutelle semble être au point. Il a pu être «testé», depuis plus de 3 mois, avec la reprise du 2e semestre de l'année universitaire écoulée. L'introduction de l'enseignement «hybride», entre présentiel et distanciel, permet de réduire le flux au niveau des établissements universitaires. La reprise ne se fera pas au même moment pour tous. Les étudiants sont partagés en plusieurs groupes et les universités ont mis en place des programmes afin d'éviter au maximum que les étudiants des différents cycles ne se rencon-trent. À l'exemple de l'université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (Usthb) où le retour sur le banc des amphithéâtres ne concerne que les premières années et cela pendant trois semaines. Ils poursuivront ensuite leurs cours via visioconférence. Ce qui réduit les contacts et évidemment les contaminations. Toutefois, tout peut être remis en cause si le protocole sanitaire n'est pas appliqué dans toute sa rigueur, notamment en ce qui concerne les rassemblements au niveau des universités. Or, on a pu voir que les nouveaux étudiants de plusieurs universités du pays n'ont pas respecté cette «mesure» essentielle. À l'image des premières années de la Faculté de médecine qui ont organisé un attroupement géant au niveau de la «cour de récré». Cela afin de célébrer leur arrivée. Le département de Abdelbaki Benziane devra donc «corriger» ces faux pas. C'est le seul moyen pour réussir ce grand test de l'université...