La tendance baissière des nouveaux cas dépistés de Covid-19 laisse place à une courbe ascendante depuis cinq jours. Les bilans font, en effet, état d'une hausse quotidienne des contaminations après des semaines de baisse. Les spécialistes le savaient : l'acquis était fragile. La perspective de la rentrée scolaire, puis universitaire, mais également l'approche de la fête du Mouloud font craindre le pire dans un contexte mondial caractérisé par une seconde vague. Le ministère de l'Intérieur rappelle l'impératif de respecter l'ensemble des mesures barrières permettant d'éviter des scénarios «compliqués». Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Cinq jours de suite, le bilan établi au quotidien émanant du ministère de la Santé a fait état d'une hausse graduelle du nombre de cas de Covid-19 dépistés. Mardi, il était de 174, mercredi de 185 alors que jeudi, les cas étaient de 193, pour atteindre les 221 vendredi. Les décès sont au nombre de 9 quotidiens. Si la hausse n'est pas très importante, elle n'en est pas moins significative pour les spécialistes pour qui toute courbe ascendante est source d'inquiétude. Et pour cause, non seulement plusieurs pays connaissent une deuxième vague de contaminations, mais également l'imminence de la rentrée scolaire et universitaire, la reprise du trafic aérien entre les wilayas représentent autant de défis que de dangers potentiels. L'approche de la fête du Mouloud fait également craindre des regroupements familiaux qui sont souvent des foyers de contamination. Tout cela intervient alors que la pandémie ne semble plus inquiéter autant la population qui s'est installée dans une quasi-indifférence, oubliant souvent un minimum de gestes barrière exigés pour éviter des contaminations en cascade. La rentrée scolaire, qui sera effective à compter de cette fin de semaine pour les élèves du primaire, fait planer le spectre d'une seconde vague, en dépit d'un protocole sanitaire qui semble, d'ores et déjà, très difficile à appliquer. Lorsque l'ensemble des étudiants auront rejoint les campus en présentiel, il sera, là aussi, très difficile de faire respecter les consignes tant au niveau des universités que du transport ou alors dans les cités universitaires. Les spécialistes l'avaient clairement dit : la rentrée sociale aura valeur de test et constitue un véritable facteur de risque, en raison des regroupements inévitables qu'elle occasionne, mais surtout en raison du relâchement général observé depuis plusieurs semaines déjà. Le masque est peu ou très mal porté, alors que dans les transports publics, les postes ou les marchés, la notion de distanciation physique est totalement ignorée. Le ministère de l'Intérieur, réagissant ce jeudi, a appelé la population à un plus grand respect des mesures sanitaires et des différents protocoles sanitaires. Le département de Beldjoud assurait, dans un communiqué, que si l'ensemble des décisions prises jusque-là avait permis d'éviter des «scénarios compliqués», comme ceux enregistrés sous d'autres cieux, la préservation de ce qui s'apparente à un acquis ne pouvait se faire sans une implication plus grande de tous et une stricte observation des mesures préventives. Dans le cas contraire, le ministère de l'Intérieur évoque l'inévitable retour à des mesures restrictives déjà prises auparavant. Beaucoup de pays européens vivent déjà ce scénario, à l'instar de la France qui a opté pour un retour au confinement partiel de plusieurs grandes villes touchées de plein fouet par une deuxième vague de Covid-19. N. I.