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Bouira prend le taureau par les cornes
Eradication du vieux bâti
Publié dans L'Expression le 24 - 12 - 2020

Dans son développement urbanistique, la ville de Bouira a empiété sur les terres agricoles qui l'entourent à l'Ouest. Les terres fertiles de l'ex-ferme les Allemands en référence aux Germaniques de l'ex-RDA qui y produisaient du blé et de l'orge, ont été envahis par le béton. Pour ne plus continuer ce massacre écologique mais aussi économique, les pouvoirs publics viennent de décider d'aller vers la partie Sud et Sud-Est de la ville. Les projets d'habitat formule Aadl sont affectés sur le flanc de la colline qui surplombe Oued Belil. Cette décision apporte du baume au coeur de la population qui depuis des décennies assiste au massacre de la nature à travers des projets de Zhun devenue avec le temps des points noirs où prolifèrent les maux sociaux, les crimes et l'insécurité. Cette nouvelle vision touche aussi le centre-ville. Comme chacun le sait, à sa promulgation de wilaya, la ville a bénéficié d'un plan de résorption de l'habitat précaire.
Très vite, la modernisation a été stoppée par les puissants lobbies de l'époque, ainsi que les propriétaires et au lieu d'une rénovation du vieux bâti, on est allé sur les terres agricoles autour de la ville pour réaliser les différents programmes d'habitat. Le manque de foncier urbain qui se fait de plus en plus pressant a amené l'actuelle direction de la wilaya à réserver pas moins de 80 logements déjà prêts et 131 en réalisation pour l'opération d'éradication des haouchs. Pour éviter les erreurs du passé, une commission élargie aux propriétaires, les pouvoirs publics, les élus suivent en permanence les préalables nécessaires à l'éradication de ce vieux bâti qui n'offre même pas les conditions élémentaires à une vie décente. 43 familles vont très prochainement quitter ces taudis après un accord avec les propriétaires des haouchs. Le nouveau wali veut dépoussiérer ce dossier qui écume les tiroirs de l'administration depuis maintenant plusieurs décennies. La raison essentielle du retard dans l'épuration de ce dossier est à mettre à l'actif des propriétaires qui tentent à chaque fois de tirer un maximum et profitent de la faiblesse des autorités concernées. Certains haouchs sont dans l'indivision et si les héritiers venaient à se séparer et à répartir leurs héritages respectifs, chacun disposera de moins de 5 m² d'où l'intérêt à rester groupés pour soutirer des logements des locaux commerciaux et quelquefois basculer dans le chantage.
Le recensement détenu par les services publics fait état de moins de 110 familles à travers la totalité des haouchs de Bouira. La wilaya vient de retenir 241 logements dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire. Rien n'empêche donc de commencer à éradiquer, surtout que la wilaya va prendre en charge l'opération de dégagement des gravats ainsi que la démolition. L'autre élément important dans cette décision d'en finir avec ce dossier reste le fait que les familles vivent dans des conditions indignes créant ainsi un vrai problème de santé publique, donc une responsabilité directe des pouvoirs publics. Cette décision doit toutefois respecter l'histoire de la ville. Rénover une ville est une bonne chose, anéantir son histoire est tout son contraire. Ce paradoxe s'applique à la ville de Bouira. Depuis sa promulgation comme chef-lieu de wilaya, la ville subit des transformations qui sont venues à bout de son patrimoine architectural. Les édifices qui font partie de son identité disparaissent un à un. Le dernier en date reste la cité Aïnouche Hadjila, un repère pour les Bouiris. Sa démolition est certes, devenue une nécessité eu égard à l'insalubrité, l'exiguïté et la proximité que subissaient les centaines de familles vivant dans des appartements de quelques mètres carrés où s'entassaient quelquefois deux à trois couples de la même famille. Sa démolition dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire est une aubaine. Le débat, aujourd'hui, est autour du devenir de cet espace situé au centre-ville de Bouira. Disparue des regards, cette cité a laissé un vide. On pouvait garder un échantillon, l'aménager en musée, parce que la cité Ainouche plus communément dénommée «cite évolutive» est un pan de l'histoire de la ville et de l'Algérie. Construite dans le cadre du plan de Constantine cher à De Gaulle, elle a servi de dortoir aux forces d'occupation. Chaque ancien de cette cité a son histoire sur la résistance dans et autour de ce monument. Les responsables ont privilégié l'aspect pécuniaire, surtout que l'assiette foncière est à très haute valeur dans une ville où le mètre carré avoisine les 120 000 DA/M². L'assiette foncière vient d'être récupérée alors qu'elle était convoitée par les lobbies locaux du foncier. Si le débat est plutôt favorable à son éradication, certains ont souhaité garder une trace de ce pan de l'histoire de la ville et du pays. L'utilité semble avoir pris le dessus dans ce cas. Le square du centre-ville lui, méritait un meilleur sort. Il subit le même sort que le monument aux morts, remplacé dès les premières heures de l'indépendance par un kiosque. L'église a été reconvertie en institut de musique.
La source de Aïn Graouche a été ensevelie sous les gravas, la cité ouest aménagée en espace vert public qui, avec le temps, a jauni. Le bordj turc a été réhabilité mais il a été déserté par les visiteurs. La mosquée Ben Badis dans un effort d'extension a été dénaturée. La médersa, un lieu symbolique de la Résistance nationale allait devenir un grand centre commercial, avant que la famille du donateur ne réagisse pour s'opposer au projet qui sera reconverti en un centre islamique moderne. Ces projets de modernisation sont une bonne chose pour une ville qui postule au grade d'une grande agglomération. Pourquoi ne peut-on pas opter comme chez nos voisins qui créent des zones urbaines modernes, tout en gardant les anciennes villes témoins du passé et liens avec l'histoire?
L'Algérie qui tente de relancer le tourisme et faire de l'Algérie une destination, doit garder ses vestiges et son patrimoine qui demeurent les objectifs des touristes. Un touriste ne viendra pas voir des cités-dortoirs, quand dans son pays d'origine il les fuit. L'inexistence des portefeuilles fonciers n'est pas une justification à la démolition des traces du passé. L'extension de la ville menace désormais la forêt Errich.


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