L'annonce du décès de Mouloud Achour, jeudi dernier, a choqué les écrivains qui l'ont connu et qui ont travaillé avec lui ou bien avec lesquels le regretté était ami. Des romanciers que nous avons contactés juste après le décès de Mouloud Achour ont exprimé leur peine d'apprendre la triste nouvelle. Amine Zaoui rappelle qu'il a connu Mouloud Achour, pour la première fois, quand il était en poste de secrétaire permanent du Conseil national de la culture: «Un brillant intellectuel. Un grand lecteur. Un homme modeste. Toujours souriant. Optimiste. Calme. Un écrivain qui nous rappelle les écrivains du dix-neuvième siècle». Amin Zaoui précise que son récit «Les Dernières vendanges» fut sa première lecture de ses écrits. «Il m'a vraiment marqué par son style et par sa langue très recherchée et très correcte. Il est de la première génération des écrivains d'expression française d'après l'indépendance. Mouloud Achour était un intellectuel fédérateur. Toujours poli. Un bon connaisseur de la littérature algérienne, nord-africaine et universelle. Un écrivain qui symbolise le pont jeté entre les générations littéraires depuis Mohamed Dib, Kateb Yacine et Mouloud Mammeri jusqu'à nos jours», témoigne Amin Zaoui. De son côté, l'écrivain-poète Youcef Merahi était abattu jeudi dernier après avoir appris que Mouloud Achour est décédé. Il se confie à L'Expression: «Il est très dur, pour moi, de parler au passé de Mouloud Achour, tellement il a fait partie de ma vie. Mouloud Achour était un homme bon, amical, talentueux, doux, charmant et attachant. Il aurait pu faire une grande carrière d'écrivain, si ce n'était ses différentes fonctions professionnelles. J'ai toujours eu beaucoup de respect et d'amitié pour cet Homme de mon pays. Maintenant, il faut redécouvrir son oeuvre. J'ai beaucoup de peine. Je suis triste. Je perds un grand frère. Et je le pleure». Lynda Chouiten, lauréate du prix Assia Djebar pour son roman édité chez «Casbah éditions», témoigne: «Mouloud Achour était connu pour son amabilité et son professionnalisme. Il était aussi passionné par son travail. Quand je lui ai envoyé mon roman «Une Valse» par email, il a demandé que je dépose aussi une copie imprimée au niveau des éditions Casbah; mais il a lu le manuscrit avant même que je n'aie le temps de me déplacer à Alger! Même malade, il a continué à travailler». Le monde de la littérature perd en lui un gentleman, un grand monsieur», conclut Lynda Chouiten. De son côté, l'auteur des «Trois doigts de la main», l'écrivain et critique littéraire Slimane Ait Sidhoum souligne: «Da Mouloud reste pour moi quelqu'un de généreux et de révélateur de talents. Il s'est toujours intéressé aux nouveaux écrivains et il aimait tous les écrivains. Il était aussi un lecteur assidu de tout ce qui se faisait sur la scène littéraire algérienne. Il était un homme simple et affable.» Les mêmes qualités sont mises en évidence par l'écrivain amazighophone Brahim Tazaghart: «Mouloud Achour était d'une grande culture! Son décès est une perte pour l'Algérie du savoir, l'Algérie de la pluralité enrichissante. L'écriture et l'édition seront amoindries par sa disparition. Je garde de lui l'image d'un homme affable, respectueux et digne.» Un autre écrivain amazighophone également, de la même région que le regretté (Larbâa Nath Irathen), Mohand Ouramdane Larab.