La cour d'Alger a reporté, au 9 janvier prochain, le procès du scandale de montage automobile et de financement occulte de la campagne électorale pour le 5e mandat au profit du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. «Le report de l'audience est décidé sur demande du collectif de la défense, justifié par la nécessité d'avoir plus de temps pour mieux examiner le dossier». 17 accusés sont poursuivis dans cette affaire, à leur tête les deux anciens Premiers-ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal et les anciens ministres de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, ainsi que l'ancien ministre des Transports, Abdelghani Zalène. Les patrons des usines de montage automobile, Hassan Larbaoui et Mohamed Baïri ainsi que l'ex-président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, sont également impliqués dans cette affaire jugée en première instance par le tribunal de Sidi M'hamed(Alger) en décembre. Les accusés dans cette affaire ont été condamnés pour plusieurs chefs d'inculpation dont «dilapidation de deniers publics», «octroi d'indus avantages, notamment dans le domaine du montage automobile», «abus de fonction», «d'influence des agents de l'Etat, blanchiment d'argent», et «financement occulte de la campagne électorale de l'ancien président de la République pour la présidentielle annulée d'avril 2019». La tenue d'un nouveau procès est programmée après l'annulation des peines prononcées en première instance et en appel, par la Cour suprême laquelle juridiction avait annoncé, dans un communiqué, datant de fin novembre dernier, la décision de la réouverture du dossier. Par la suite, la programmation d'un troisième procès a été décidée après que la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation déposé par la défense des accusés. L'audience d'hier, à la cour d'Alger, a été fixée pour le rejugement de cette affaire, avec la désignation d'une composante judiciaire spéciale. Le Trésor public avait estimé les pertes occasionnées dans cette affaire à 128 milliards de dinars. Il convient de rappeler que la cour d'Alger avait confirmé, le 24 mars dernier, les peines de 15 et 12 ans, prononcées en première instance à l'encontre d'Ahmed Ouyahia et de Abdelmalek Sellal. Les deux anciens ministres de l'Industrie Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, ont vu leurs peines prononcées en première instance réduites en appel, passant de 10 ans de prison à 5 ans.