«Nous n'avons pas encore reçu de doses supplémentaires du vaccin tétravalent antigrippal.» C'est en ces termes que réplique la majorité des officines et des établissements de proximité (polycliniques et Epsp) approchés au niveau de plusieurs wilayas du pays. Ce vaccin recommandé pour les malades chroniques, les personnes âgées et les femmes enceintes, se fait toujours désirer à Alger, Bouira Annaba, Béjaïa Tizi Ouzou et Oran, pour ne citer que ces villes où les correspondants de L'Expression se sont rapproché des professionnels de la santé pour s'enquérir du fameux vaccin. Le constat est, en effet, largement établi que le «tétravalent» est introuvable, en cette fin de mois de décembre. Pourtant, à la veille de la campagne de vaccination et aux premiers jours de celle-ci, les responsables du secteur de la santé avaient donné des assurances sur la disponibilité du vaccin tout au long de la saison hivernale. Force est de constater, cependant, que les promesses des autorités concernées, n'auront pas été tenues, puisque après une «brève apparition», le vaccin antigrippal se fait rare et cette situation perdure à ce jour. Les pharmaciens que nous avons approchés affirment que le fameux vaccin a effectivement été distribué, mais en de très petites quantités. En une semaine, tout est parti, c'est-à-dire que la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière aura duré une petite semaine. Depuis, il faut beaucoup courir et montrer patte blanche, pour se faire servir. Entendre par là que pas mal de citoyens ont dû faire dans la débrouille pour se faire vacciner contre la grippe saisonnière. Et pour cause, la quasi-totalité de nos interlocuteurs nous ont affirmé que «les quelques doses disponibles ont été consommées en un laps de temps très court». Il faut savoir que le discours des autorités sanitaires était axé sur la nécessité de se faire vacciner contre la grippe, pour éviter toute confusion avec le Covid-19, les symptômes des deux maladies étant identiques. Le message était le suivant: «Vaccinez-vous contre la grippe saisonnière pour ne pas encombrer inutilement les services Covid-19 des hôpitaux». Mais encore faut-il que le vaccin antigrippal soit disponible. Résultat: «A force d'attendre l'arrivée dudit vaccin antigrippal, on n'y croit plus», disent les personnes à risque. Du côté des instances habilitées à fournir le vaccin, on retiendra les propos du docteur Fawzi Derrar, DG de l'institut Pasteur d'Algérie. Il avait affirmé, le 15 novembre dernier, que le fameux vaccin contre la grippe saisonnière sera disponible, au courant de la semaine, dans les pharmacies. Ce responsable avait, ce jour-là, expliqué sur les ondes de la Chaîne 2 de la Radio nationale: «Sur une commande globale de 1,8 million de doses de vaccin antigrippal, nous en avons reçu jusque-là 1 million. Nous devrions réceptionner la plus grande partie de ce qui reste à partir de lundi prochain et la totalité des 800.000 doses, à la fin de la semaine prochaine», précisant que «les doses réceptionnées ont été distribuées essentiellement aux établissements publics de santé de proximité ainsi qu'à quelques grossistes», le DG de l'institut Pasteur a rappelé que ce produit pharmaceutique protège des complications de la grippe saisonnière», chez les sujets à risque, à savoir les personnes âgées ainsi que les malades chroniques. Plus d'un mois après ces déclarations, des centaines de milliers de citoyens, censés bénéficier du vaccin n'y ont toujours pas accès. La promesse n'a donc pas été tenue, ce qui nous amène à nous poser des questions sur la disponibilité du vaccin au niveau même des fournisseurs de l'institut Pasteur. Celui-ci a-t-il réellement passé commande pour la quantité qu'il a annoncée? Est-il réellement en mesure d'en commander d'autres dans un laps de temps raisonnable, c'est-à-dire avec la fin de l'hiver? Il semble que l'institut Pasteur ne soit pas vraiment en mesure de répondre à ces questions. Et pour cause, toutes nos tentatives de le joindre, à l'effet d'avoir de plus amples informations sur le sujet, sont restées vaines.