Le chanteur revient cette semaine avec une production de qualité si on considère l'engouement qu'elle suscite. Sept chansons au total traitant de thèmes divers sont livrées au public. Les enfants de la liberté, tel est le titre de l'album qui comprend aussi un hommage à Taous Amrouche. L'amour aveugle est un titre, qui aborde l'amour dans tout ce qu'il peut provoquer comme conséquences sur l'homme, dit à la façon La fontaine «un lion qui tombe amoureux d'une gazelle». L'hôtel de California, est un tube repris en version kabyle, du groupe américain The Eagles, pour aborder ce qui se passe dans les hôtels de Kabylie, transformés en cabarets et lieux de passe. Bien d'autres titres tout aussi originaux dans la façon d'aborder les sujets d'actualité à l'image de la chanson Les enfants de la liberté dans laquelle l'auteur retrace l'histoire de l'Algérie, toutes les dominances et invasions qui n'ont pas pu déraciner le peuple de sa culture d'origine, ses traditions et sa langue. Un album à découvrir pour un plaisir de l'écoute. Oulahlou, de son vrai nom Abderrahmane Lahlou, est né le 9 août 1963 à Takorabt, un petit village de la Kabylie. Il fit ses premières études à l'école primaire du village puis au collège Jean Amrouche à Ighil Ali. Après des études secondaires au lycée d'Akbou, il obtint son baccalauréat en 1982.La période du lycée coïncide avec l'agitation politique et le bouillonnement culturel du Printemps berbère qui le voit en tant que lycéen prendre part aux premières manifestations de rue qui marquent ces années de lutte intense. C'est également à cette période qu'il fait ses premiers pas dans le monde de la chanson, en reprenant les tubes engagés de l'époque, sur la scène du lycée. Ses études supérieures, il les fait à l'université de Constantine où il prépara une licence en psychologie. Parallèlement à ses études, il se consacre corps et âme à la musique. S'ouvrant sur d'autres horizons, il s'initie à tous les styles musicaux et découvre la langue et la culture chaouie dont il s'imprègne profondément. Une influence qui se traduira plus tard par quelques compositions dans le style typique et la langue des Aurès. Après l'obtention de la licence en psychologie, il revient en Kabylie et s'investit dans le mouvement associatif au niveau de son village. Il anime, notamment, une chorale enfantine à laquelle il destine ses premières oeuvres musicales. Son envol artistique ne prend réellement effet qu'à la fin de l'année 1998, lorsque, sur insistance de quelques amis, il se décide enfin à produire son premier opus intitulé Ithvirene (Les pigeons). Encouragé par l'accueil enthousiaste d'un public qui s'élargit de plus en plus, il produit sur sa lancée une deuxième cassette de six titres en 1999. Le titre phare, Afouss i Bouteflika (Vive le président), rencontre un grand succès auprès d'un auditoire attentif qui apprécie de plus en plus cette ironie mordante qu'utilise Oulahlou pour s'aventurer sur des thèmes très souvent à la limite du tabou. En 2000, il sort son troisième album intitulé Ouchen d Weydhi (Le loup et le chien). Oulahlou maintient son cap de chanteur libertaire en revenant avec humour, sarcasme et tendresse sur le sujet qui lui tient le plus à coeur, la liberté. En 2001, son quatrième album Pouvoir assassin, qui survient quelques mois après l'éclatement des tragiques événements du Printemps noir de la Kabylie, fait l'effet d'une bombe. Pouvoir assassin s'arrache littéralement chez les disquaires et le titre devient aussitôt l'hymne que toute la Kabylie reprend lors des manifestations publiques qui drainent des milliers de marcheurs. En 2002, il produit un cinquième album, Ulac smah ulac pour rendre hommage aux nombreux jeunes martyrs kabyles tombés sous les balles des gendarmes. Il rend également hommage au passage au chanteur contestataire Ferhat, son père spirituel de toujours. Désormais, d'autres horizons s'ouvrent à lui et il se produit en France sur la scène parisienne en animant un premier gala à La Cigale en septembre 2003. Fin 2004, sortie d'un album de 12 titres avec une inspiration très perceptible des chanteurs français à texte tels que Brassens, Renaud et Moustaki dont il adapte Le Métèque en kabyle.