Membre fondateur du groupe flamenco algérien, Mediterranéo, ainsi que du collectif Costa Blanca, Farouk Azibi a quelque peu disparu du paysage artistique pour revenir encore plus fort. En fait, Farouk n'a pas totalement rangé sa guitare, et il revient avec un nouvel album solo intitulé Rihet Zman, produit par Belda Diffusion et arrangé par le musicien Amine Dehane. Cet opus comporte sept chansons qui traitent de plusieurs thèmes relatifs à la société, notamment l'amour, la détresse, le chômage avec, toutefois, un hommage aux Gipsy King, à travers la reprise de la chanson Trista Pena. La chanson qui ouvre cet album est Rihet Zman. Celle-ci comporte des paroles nostalgiques, sur un fond musical festif, avec des arrangements gnaoui, notamment à travers les karkabous, la manière de chanter et même dans l'intention. Après le désert, Farouk Azibi revient à Alger avec Dzayer. Nostalgique, c'est la chanson de l'exil de cet album. Après la douleur et le mal du pays, place à la fête avec Bent El Houma. La fête ? Pas tant que ça, puisque les paroles sont un tantinet tristes, car la chanson traite de rupture. Msagher El Youm est une chanson éminemment sociale et traite de la jeunesse d'aujourd'hui. Avec beaucoup d'ironie et sur des airs festifs, Farouk Azibi chante les déboires d'une jeunesse confrontée surtout au fléau du chômage. Les premières notes de la chanson El Fraq donnent l'impression qu'elle appartient au genre raï, mais dès que la voix amorce la première syllabe, on replonge dans l'univers maghrébin. Il est question dans cette chanson de séparation (comme son titre l'indique) et de déboires amoureux. Pour clore cet album, Farouk Azibi rend hommage à sa mère avec une chanson intitulée Ya Lemima. Par ailleurs, on notera que le chanteur a fait du chemin depuis ses débuts. Avec une voix mûrie, il propose une interprétation sobre et modérée. S. K.