Le ministère de la Santé décide d'être plus offensif pour mener à bien l'opération de vaccination dont l'échéance se rapproche à grands pas. Le département de Benbouzid, qui a opté pour une campagne de sensibilisation, afin d'expliquer l'importance de la vaccination contre la Covid-19, annonce la tenue hebdomadaire d'une conférence de presse, en vue de fournir de plus amples informations sur le vaccin et suivre l'opération, au quotidien, ainsi que la diffusion d'émissions de sensibilisation à travers les chaînes de télévision nationale. Une démarche nécessaire et attendue qui va permettre de lever toutes ambiguïtés sur les vaccins, mais aussi de balayer les rumeurs et les fake news à ce sujet. Et à la première conférence de presse actant le lancement de la campagne de sensibilisation pour la vaccination contre le coronavirus, animée hier, par le docteur Djamel Fourar, porte-parole du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, le département de Benbouzid a présenté les grandes lignes de sa stratégie, notamment les moyens logistiques mis en place, le personnel mobilisé et les catégories prioritaires. Concernant les vaccins acquis ou encore la date effective du début de l'opération, les citoyens resteront sur leur faim et devront encore attendre pour le savoir, car le docteur Fourar a juste confirmé que «l'Algérie ne se suffira pas d'un seul vaccin anti-Covid-19». Il a précisé l'affectation de 15 milliards de DA pour la toute première quantité, un budget qui sera revu à la hausse, par la suite, pour atteindre 200 mds DA, au fur et à mesure de l'arrivée des autres doses. L'expert ne dira rien de plus sur les autres vaccins choisis, si ce n'est que de rappeler que «le Comité scientifique veillera à choisir un vaccin efficace et sûr pour les citoyens». La date de lancement de la vaccination ne sera, elle aussi, pas dévoilée puisque le porte-parole du Comité scientifique va «défoncer» une porte ouverte en indiquant que «la vaccination commencera dès la réception des premières doses de vaccin prévue dans les tout prochains jours». Mais sur ces questions, le président Tebboune a déjà tranché. L'Algérie commencera sa vaccination avant la fin du mois en cours et recevra donc ses commandes dans les jours à venir. Une quantité de 500 000 doses du Spoutnik V a été commandée auprès du partenaire russe. Pour ce qui est de la logistique et des préparatifs, le docteur Fourar va être très prolixe. Ce dernier affirme que le ministère de la Santé est fin prêt sur le plan logistique et professionnel, pour débuter la campagne de vaccination. Une cellule pour la mobilisation des encadreurs au niveau de toutes les wilayas et des structures habituées à pratiquer des vaccinations, a été installée. Les catégories qui bénéficieront de ce vaccin ont également été déterminées. Il s'agira, en priorité, des corps du secteur de la santé et des autres secteurs stratégiques, les personnes âgées, ainsi que les patients atteints de pathologies chroniques. Les femmes enceintes, les personnes présentant une allergie aux composants du vaccin ainsi que les enfants, ne sont pas concernés, ajoute le même responsable, qui rappelle que le vaccin demeure «non obligatoire». Le docteur Fourar a également souligné «la disponibilité de tous les moyens logistiques, dont des équipements et chambres de congélation pouvant aller à une température de - 20,8 degrés centigrades pour la conservation du vaccin, en plus de véhicules aménagés destinés au transport du vaccin». Selon le même responsable, il sera procédé en premier lieu, au stockage et à la conservation des vaccins au niveau de l'institut Pasteur d'Alger, puis au choix d'un seul centre au niveau de chaque wilaya, lequel sera chargé de distribuer ces vaccins aux centres qui auront été préparés à effectuer l'opération de vaccination, dont le nombre est de 8000, à travers le pays. Même la composition des équipes médicales et paramédicales s'est faite afin qu'une partie soit chargée de la sensibilisation et une autre du suivi de tout effet secondaire pouvant surgir lors de l'opération. Sur ce point précis, le docteur Fourar relèvera la mise en place, par la tutelle, d'un registre spécial, en sus du rôle du Centre national de pharmacovigilance. Une démarche devant permettre de prendre immédiatement attache avec le ministère pour recevoir les consignes nécessaires. Le docteur Fourar a, enfin indiqué que la campagne de vaccination relative à l'épidémie Covid-19 ne sera pas limitée dans le temps et que les opérations de vaccination de la population des zones d'ombre et des zones enclavées seront assurées par des équipes médicales itinérantes.