À quelques jours du lancement de la campagne de vaccination contre le Covid-19, les membres du Comité scientifique du suivi de la pandémie rassurent la population quant au choix de l'Algérie qui s'est porté sur le vaccin russe Spoutnik 5 et dont les premières doses ne devraient pas tarder à être réceptionnées. Ils invitent les sujets à risques, notamment, à balayer toutes réticences et à aller se faire vacciner dès l'acquisition du premier quota, en gardant à l'esprit que cette option demeure la seule alternative pour endiguer le virus. Ces experts ont toutefois précisé que l'Etat ne se limite pas qu'à ce seul vaccin. Dans le sens où il est important de compter sur plusieurs vaccins afin de couvrir le besoin national. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Les spécialistes qui composent le Comité scientifique de suivi du Covid-19 ont tenu, hier samedi, une conférence de presse au ministère de la Santé. Son objectif est de sensibiliser les citoyens sur « l'intérêt de se faire vacciner contre le virus». Ils le recommandent particulièrement aux personnes âgées et vulnérables. Naturellement, la stratégie adoptée par l'Algérie choisit de donner la priorité aux personnes fragiles, ainsi qu'au personnel médical, font-ils savoir. L'opération débutera quelques jours après l'acquisition des premières doses de vaccin, ajouteront-ils. Le porte-parole du comité, Djamel Fourar, soutient que le vaccin que s'apprête à réceptionner l'Algérie est « sûr ». D'autant plus que « notre pays est riche d'une grande expérience en la matière », estime-t-il. Tentant de convaincre les plus sceptiques, le docteur Fourar affirme qu'en dépit du fait que le Spoutnik 5 n'est pas validé par l'OMS, « sa crédibilité n'est pas remise en doute pour autant. Il a été homologué par les instances sanitaires de la Russie et des données scientifiques ont démontré son efficacité », a-t-il argumenté. Djamel Fourar affirmera que si l'Algérie est l'un des membres de l'organisation Covax aux côtés de 190 autres pays, c'est pour « acquérir les vaccins les plus sûrs ». L'Algérie est prête à vacciner Djamel Fourar a assuré que sur le plan logistique, « tous les moyens de stockage et de conservation sont fin prêts ». La conservation de ces doses de vaccin se fera, précise-t-il, dans un premier temps, « à l'Institut Pasteur d'Alger ». L'opération s'étendra ensuite au reste du pays après « avoir choisi un seul centre dans chaque wilaya dédié à la conservation et la distribution des vaccins aux structures sanitaires ». Djamel Fourar a également précisé que la tutelle a mis en place un comité spécial, dont la mission est de « former le personnel médical et paramédical en vue d'encadrer cette première phase de vaccination ». La tutelle mobilisera également des équipes de soignants qui achemineront les vaccins dans les régions difficiles d'accès et les zones d'ombre. Il relèvera, par ailleurs, que la mise en place d'un registre spécial pour le suivi des effets secondaires viendra « appuyer le rôle du Centre national de pharmacovigilance, dans le suivi des personnes après l'inoculation de la première dose ». Le vaccin coûtera 200 milliards de dinars au Trésor public Abordant les coûts de l'acquisition du premier quota du vaccin Spoutnik 5, Djamel Fourar a avancé la somme de 15 milliards DA. « Avec la deuxième tranche, la facture risque de s'allonger à 200 milliards DA », a-t-il souligné. Le vaccin n'est pas obligatoire Réitérant les déclarations de plusieurs spécialistes et du ministre de la Santé lui-même, le docteur Fourar insiste : « Le vaccin n'est pas obligatoire mais recommandé .» Il rappelle, à ce titre, que les premières doses de vaccin seront administrées aux personnes souffrant de maladies chroniques et aux personnes dépassant un certain âge. La campagne se fera, dit-il, progressivement. « Elle risque de s'étaler sur plusieurs mois », affirme-t-il. Le Spoutnik 5 prévient les complications La vaccination contre le Covid-19 reste, selon Djamel Fourar, le meilleur moyen de se prémunir contre les complications que peut engendrer le Covid-19. Si une partie de la population est vaccinée contre le virus, « la pression sur les hôpitaux diminuera et le nombre de décès sera de ce fait réduit». C'est justement là que réside l'importance de ce vaccin, a-t-il estimé. Il fera, cependant, savoir que les gestes barrières doivent toujours être de mise, « afin de maintenir une stabilité de la situation épidémiologique ». M. Z.