Le président Abdelmadjid Tebboune n'est pas content. Et il le fait savoir. Lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l'Etat n'a pas caché son courroux contre certains walis. Il a même exprimé son mécontentement contre leur rendement, notamment en ce qui concerne la gestion, par certains walis, des zones d'ombre. En août dernier, Abdelmadjid Tebboune avait violemment mis en garde tous ceux qui entraveraient la démarche de l'Algérie nouvelle. Un échec? Certainement pas, mais une nonchalance et un certain confort prodigué par le poste. Au moment où certains font leur cinéma, d'autres jouent leur pièce de théâtre. «Le cinéma et la caméra sont terminés», avait averti le président Tebboune, lors des travaux de la réunion gouvernement-walis d'août 2020. À ce sujet, présidant une réunion par visioconférence, avec les walis et les walis délégués, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, tout en mettant en avant les instructions du chef de l'Etat, a appelé à accélérer la cadence des travaux de réalisation des projets engagés dans les zones d'ombre et à prendre des mesures urgentes pour remédier aux lacunes de développement dans ces régions, d'autant que, lors des travaux de la réunion gouvernement-walis, le président Tebboune avait blâmé certains responsables de ne travailler qu'à côté de la caméra. Devant cet état de fait, Kamel Beldjoud a insisté sur «la nécessité de prendre des décisions urgentes pour la prise en charge des carences de développement recensées», notamment en ce qui concerne «les conditions de vie en pleine saison hivernale dont l'alimentation en eau potable et en gaz, outre l'ouverture des chemins coupés par la neige, tout en assurant un approvisionnement continu en produits de première nécessité», au vu des lenteurs administratives et du manque de coordination entre les différents services qui sont légion en Algérie. Aussi, le respect des délais de réalisation et la transparence dans la gestion sont la condition sine qua non de tout développement. La meilleure publicité, pour un responsable, demeure la satisfaction du citoyen. Le message de Beldjoud est clair: dorénavant il faut agir au lieu d'attendre! Dans ce sens, Kamel Beldjoud a rappelé l'importance de «prendre des mesures en temps réel au niveau local, pour faire face à tout imprévu» en ce qui concerne le suivi de la situation pandémique (Covid-19). Sur sa lancée, il a exhorté les walis et les walis-délégués à poursuivre les efforts pour l'amélioration des conditions de scolarisation dans toutes les écoles au niveau national, en assurant le transport, la restauration et le chauffage. Abordant le volet socio-économique, Kamel Beldjoud a tancé les responsables locaux en les incitant à aller de l'avant dans l'application des mesures prévues par le Plan national. Pour ce faire, le ministre de l'Intérieur préconise «l'instauration d'une dynamique locale créatrice de richesse, basée sur la lutte contre toute sorte de bureaucratie, outre l'accompagnement des investisseurs, la libération des initiatives et le développement de l'entrepreneuriat dans le cadre d'une approche moderne multisectorielle permettant une exploitation optimale des potentiels économiques locaux». Le ministre a aussi donné des «instructions fermes» pour la lutte contre toute forme de gaspillage dans la gestion locale, en rationalisant les dépenses publiques.