Le président de la République l'avait promis, lors d'un entretien accordé à la presse nationale, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, l'a annoncé hier. «Le débit internet minimum, qui est actuellement de 2 mégas, sera augmenté en Algérie, pour atteindre à court terme un débit de 4 à 8 mégas». Les Algériens qui pestent depuis des années contre une qualité de connexion très mauvaise, jusqu'à classer l'Algérie tout en bas du tableau mondial, devront bientôt disposer d'«un accès facile à la vidéo haute définition et autres contenus à valeur ajoutée», soutient le ministre. Celui-ci reconnaît, enfin, que «le débit minimum de 2 mégas, inchangé depuis 2018, reste insuffisant pour permettre une navigation aisée sur le Net». Soit. Avant Boumzar, bien des ministres avaient fait la même promesse, à savoir «mobiliser tous les moyens pour améliorer le débit». Il se trouve que, contrairement à ses prédécesseurs, l'actuel ministre des Postes et des Télécommunications, dispose d'un outil concret pour donner du sens à sa promesse. Il s'agit du câble sous-marin international, en fibre optique, Orval/Alval (Oran-valence/ Alger-Valence), mis en service très récemment. Cette importante réalisation, affirme Boumzar, permet «la consolidation de la bande passante internationale d'une capacité pouvant atteindre les 40 térabits». C'est immense lorsqu'on compare cette puissance du débit avec ce dont disposait l'Algérie. Il est «près de 20 fois les besoins actuels du pays, auxquels s'ajoutent les trois autres liaisons sous-marines, déjà en exploitation», explique le ministre. L'amélioration du débit sera ressenti dans l'ensemble des agglomérations connectées à la fibre optique, dont 7 047 km ont été déjà posés. Mais pour avoir la certitude d'une bonne qualité de service, Algérie télécom devra mettre à niveau et moderniser le réseau de transport. Le ministre annonce que cette phase est en cours de finalisation en sus d'une autre qui consiste à ajouter une autre couche du réseau appelée réseau métro (Réseau d'agrégation Métro-Ethernet), celui-ci étant «sous-dimensionné, par le passé, pour pouvoir supporter les services à très haut débit», explique encore Boumzar. Cette opération, visiblement nécessaire pour aboutir à un débit stable aux quatre coins du pays, connectés à Internet, n'est pas encore totalement finalisée. Cela suppose-t-il qu'on doive patienter avant de «crier victoire»? La réponse à cette question n'est pas si évidente, sachant tout le travail qui reste à accomplir en matière de remplacement du câble en cuivre par la fibre optique, condition sine qua non pour bénéficier du très haut débit. «Nous avons, jusqu'au 31 décembre 2020, fait basculer vers la fibre optique (Fttx) plus de 203 600 abonnés et nous allons accélérer la cadence en 2021 pour connecter le maximum des 700 000 abonnés restants vers la nouvelle technologie», a promis le ministre. En plus de l'intervention sur la fibre optique, «l'Algérie est en train de mettre en place une politique du cache-Internet des Géants du Web dont les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft)». Cette technologie a l'avantage d'économiser la bande passante internationale. Il faut savoir que l'Algérie dispose déjà de serveurs cache dédiés à Google, lui permettant de dépendre moins de la bande passante internationale relative, par exemple, à YouTube. Lorsqu'une vidéo, publiée depuis l'étranger, est visionnée pour la première fois, elle est automatiquement mise en cache dans les serveurs d'Algérie télécom. La vidéo pourra, ainsi, être regardée en nombre infini de fois et ce, sans recourir à la bande passante internationale. Algérie télécom est en passe de négocier avec les autres plates-formes Internet dans le même modèle qu'avec Google. Cela permettra de libérer la bande passante internationale et partant, de garantir l'amélioration du service en diminuant le temps de latence. Le ministre souligne, également, que cette technologie permet l'encouragement du contenu local.