Les trois partenaires sociaux restent évasifs sur la date de la tenue de la tripartite. Les trois partenaires sociaux, à savoir: le gouvernement, le patronat et l'Ugta se sont mis sérieusement au travail. En effet, une réunion préliminaire regroupant le chef de l'Exécutif et les responsables du patronat a eu lieu hier au palais du gouvernement. L'objet était bien entendu d'examiner la situation économique et établir l'état des lieux des entreprises avant d'aller au rendez-vous décisif de la tripartite. La rencontre à laquelle ont pris part les présidents de la Cgea, la Cnpa, la Seve et la CAP, ainsi que les premiers responsables des SGP et des entrepreneurs publics, a justement évacué la question des salaires qui n'a pas été abordée par les deux parties. Un dossier clos par le chef de l'Etat, lors de son discours du 23 février où il a défendu la thèse soutenue par Ahmed Ouyahia. Retenons, néanmoins, que la réunion d'hier est en quelque sorte un point de départ pour surmonter les écueils entravant une rencontre estimée capitale par l'ensemble des observateurs, qu'est la tripartite. Un rendez-vous auquel le président de la République a donné un cachet officiel pour trancher l'épineuse question des salaires. Cela dit, les patrons et Ouyahia ont convenu de la nécessité de conclure le pacte national économique et social, avant la prochaine rentrée sociale, sans pour autant avancer une quelconque date pour la tenue de la tripartite. Cependant, il est entendu que les syndicats ne rejoignent pas le point de vue de l'Exécutif. Selon certains observateurs, vu le poids de ce dossier dans l'économie nationale, le gouvernement ne veut pas s'aventurer et préfère prendre tout son temps pour bien ficeler ce sujet et ses conséquences sur la machine économique. La rencontre d'hier, la première du genre depuis le début de l'année, explique bien mal les réticences et les préoccupations du gouvernement. La conjoncture actuelle marquée par des réserves de change de 61 milliards de dollars et un prix de pétrole dépassant les 70 dollars, va encore compliquer la tâche pour le gouvernement. Ce dernier va-t-il céder devant la revendication syndicale? De son côté, l'Ugta n'est pas restée immobile. Le secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, a convoqué hier une réunion du secrétariat national. C'est ce qu'a affirmé par téléphone, le secrétaire national chargé de l'organique, M.Abdelkader Malki. Le secrétariat, indique le responsable, a passé en revue toutes les questions d'actualité et en rapport avec le prochain rendez-vous de la 13e rencontre, dont la date n'a pas encore été fixée. Le statut de la Fonction publique, le code du travail, le pouvoir d'achat, le pacte économique et social, ainsi que les préparatifs du congrès sont les principaux sujets qui ont fait l'objet des débats. Pour accélérer l'examen des dossiers qui seront présentés à la tripartite, le secrétariat a appelé l'APN de passer à l'étude du projet du statut de la Fonction publique et du code du travail. Concernant le pacte national économique et social, le secrétariat a décidé de désigner trois groupes de travail qui seront chargés de discuter avec les SGP, le secteur privé et la Fonction publique. Il sera question de renouveler les conventions collectives avec les entreprises. «Depuis 1997 il n'y a pas eu de renouvellement des conventions avec les SGP et les entreprises», a déclaré M.Malki. La Centrale de Sidi Saïd ne compte pas lâcher cette fois le morceau et tente de faire son possible pour aller à la tripartite avec des documents solides et un objectif bien clair. Interrogé sur le pouvoir d'achat, le responsable espère voir un relèvement des salaires lors de la tripartite. A en croire les propos du responsable, cette rencontre est loin d'être programmée pour le premier semestre en cours. La cause, les dossiers toujours en cours d'étude. Pourtant, il y a lieu de rappeler, lors de la dernière tripartite, que trois groupes de travail ont été installés. Ces groupes concernent l'article 87 bis, le pacte national économique et social et le code du travail. Force est de constater que les choses ont beaucoup traîné. Les trois partenaires se sont enfin décidés à reprendre les discussions pour débloquer la situation et finaliser les dossiers qui restent en suspens. Enfin et en prévision de l'organisation de son congrès, le secrétariat national de l'Ugta a indiqué que la commission exécutive nationale qui va se tenir le 24 et 25 mai décidera de la date du congrès.