Un fiasco. Le dispositif de soutien à la création d'activité pour les personnes de moins de 40 ans censé booster l'emploi des jeunes, notamment est un échec retentissant. La stratégie adoptée par les pouvoirs publics pour l'accompagnement d'entreprises créées dans ce cadre s'est transformée en Berezina. 220.000 entreprises Ansej ont déclaré faillite depuis 2011. Les dettes sont estimées quant à elles à 172 milliards de dinars. «Notre évaluation au niveau de l'Ansej, jusqu'au mois de juin 2020 montre que 80% des dettes des PM, depuis la création de l'Ansej en1997, jusqu'à 2010 sont remboursées à hauteur de 80% sur le plan bancaire, mais avec 100% de non-remboursement au niveau de l'agence.» a fait remarquer le patron de cet organisme. Les choix politiques sont pointés du doigt. Le directeur général de l'Agence nationale de l'aide et de développement des entreprises (Anade), ex-Ansej, a en effet justifié, hier, cet état de fait par «des choix politiques inappropriés et mal étudiés». Le tir va-t-il être rectifié? «De nouveaux mécanismes dans le cadre de l'accompagnement des jeunes porteurs de projets pour créer leurs entreprises seront mis en place dans le cadre d'une récente évaluation du dispositif Ansej» a annoncé Chérif Baoud sur les ondes de la Radio nationale. Une fois de plus, l'Etat est appelé la rescousse de ces entreprises sinistrées. Le rééchelonnement des dettes ainsi que l'annulation des pénalités de retard font partie de ces mesures urgentes qui doivent permettre de relancer l'activité des PME grâce, notamment à l'activation de l'article 187 du Code des marchés publics qui octroie 20% de la commande publique aux PME, a indiqué l'invité de la Chaine I qui table sur la création de 1 million de PME à l'horizon 2024, à raison de 50000 par an. Il faut rappeler que c'est la seconde fois, en l'espace de trois semaines que de hauts responsables se penchent sur les entreprises moribondes crées dans le cadre de de l'Ansej. Sur les 380000 entreprises créées dans le cadre du dispositif Ansej, plus de 70% sont actuellement en crise et n'arrivent pas à rembourser leurs crédits, nécessitant notamment le retraitement de leurs créances conjointement avec les banques, avait déclaré, le 3 janvier, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Microentreprises, Nassim Diafat. Elles ne seront pas abandonnées pour autant. Ces microentreprises vont bénéficier du rééchelonnement de leurs créances, pouvant aller jusqu'à cinq années et d'un différé de paiement allant jusqu'à 12 mois, avec un effacement des agios, des intérêts, des pénalités de retard, des frais de commissions et des taxes, avait assuré Nassim Diafat. Concernant les entreprises en difficulté, 77.520 dossiers ont été déposés au niveau du Fonds de garantie des risques de crédits pour rembourser les banques, d'un montant global de près de 116,5 milliards de dinars, révèle une étude, du ministère délégué auprès du Premier ministère chargé des micro-entreprises, rendue publique hier. Le Fonds a, par ailleurs, régularisé 22576 dossiers en remboursant près de 27,5 milliards de DA, alors que 49713 dossiers sont à l'étude représentants un montant de près de 82,5 milliards de dinars indique le document qui fait état du rejet de 3017 dossiers par ce Fonds, d'une enveloppe totale de 3,8 mds de DA. 2214 entrepreneurs se sont acquittés du remboursement de leurs créances, qui s'élève à un montant global de près de 2,8 milliards de DA. 28% des 386280 projets financés par l'Ansej depuis le lancement du dispositif, en 1997, et jusqu'au 31 mars 2020, sont des entreprises de services talonnées par le secteur de l'agriculture et du transport de marchandises à égalité avec 15%. Le secteur du BTP arrive en 4e position avec 9%, suivi par l'industrie (7%) qui devance le secteur du transport des voyageurs qui affiche 5%. Le document souligne que 68% des entreprises crées dans le cadre de l'Ansej, sont concentrées dans le Nord du pays suivi par la régiondes Hauts-Plateaux avec 22% et le Sud du pays avec 10%.