Tout juste après avoir bouclé sa tournée au Cameroun, pour promouvoir sa candidature pour les élections au Conseil de la FIFA, l'instance mondiale du football, qui se dérouleront en marge de l'Assemblée générale élective de la CAF, le 12 mars prochain à Rabat, Kheireddine Zetchi a reçu la mauvaise nouvelle. Son dossier a été «invalidé» par l'instance internationale. Le motif avancé: «Omission» d'antécédents disciplinaires infligés par la Ligue algérienne de football professionnel (LFP) et la Confédération africaine de football (CAFR). C'est ce qui ressort, en effet, du rapport de la FIFA, signé par Mukul Mudgal, président de la Commission de gouvernance et Commission de contrôle, dont nous détenons une copie. Une omission que reconnaît, néanmoins, le représentant algérien à la Comex-FIFA. A travers une vidéo publiée par la Fédération algérienne (FAF), Kheireddine Zetchi révèle: «J'ai effectivement reçu une correspondance de la FIFA qui invalide ma candidature. Les raisons évoquées sont le fait de ne pas avoir mentionné sur le questionnaire (à renseigner au moment du dépôt de la candidature, ndlr), deux sanctions, à savoir: une sanction interne (par la Ligue de football professionnel algérienne, ndlr) qui a été prononcée en 2016, alors que j'étais officiel dans mon club pour une déclaration à la presse. La seconde est une sanction au niveau de la CAF pour avoir quitté le comité d'organisation du CHAN en 2018. J'ai rempli le formulaire en bonne foi. Aujourd'hui, je ne voudrais pas donner plus de détails car je veux user de mon droit de recours. Je pourrai donner plus d'éclaircissements sur ce dossier après la décision finale.» Après ce «rejet», trois candidats devraient être retenus pour les deux sièges libérés en fin de mandat de 4 ans par le Tunisien Tarek Bouchamaoui et l'Egyptien Hani Abo Rida. Il s'agit de l'Equato-Guinéen Gustavo Ndong, de l'Egyptien Abo Rida et du Marocain Fawzi Lekdjaâ. Ce dernier (sic!) est membre de la commission ayant prononcé la sentence contre Zetchi. Un conflit d'intérêt flagrant. D'autant que du côté de Dély-Ibrahim, on affirme que l'instance dirigeante du football nationale n'a jamais été destinataire d'une quelconque notification de la sanction de la CAF et que, normalement, tout est rentré dans l'ordre. Pour preuve, Kheireddine Zetchi a pris part, depuis, à tous les congrès de la CAF. s'il était suspendu, Zetchi aurait été interdit d'y accéder, comme le stipule la réglementation en vigueur. Par ailleurs, certaines sources au sein de la FAF laissent entendre que la FIFA, dans sa correspondance, aurait mentionné avoir été informée de la sanction de 2016 (celle de la LFP) à partir d'Alger. S'agit-il, donc, d'une taupe de l'Algérie- même? Le spectre de l'affaire Mourad Karouf plane-t-il toujours? Le cas échéant, l'heure serait grave. S'étonner serait un euphémisme. Néanmoins, il reste à savoir qui a vendu la «mèche» pour priver l'Algérie d'un représentant au sein d'une instance internationale. Force est de reconnaître que la consolidation du «front interne» contre les ennemis de l'Algérie, auquel appelle le président Tebboune ne se construit pas ex-nihilo par des discours et des incantations politiques, mais par des actes. Des actes patriotiques. Or, beaucoup semblent être hors-jeu. Une position qui permet à l'ennemi de l'extérieur de mener à sa guise ses contre-attaques. En effet, depuis l'annonce par Zetchi du dépôt de sa candidature, soutenu par l'Etat algérien, par le biais du ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, des mauvaises langues se sont attaquées au président de la FAF sur différentes plates-formes médiatiques, tentant de le réduire à néant. Lynché et donné à la vindicte, Kheireddine Zetchi s'est vu sacrifier sur l'autel de la cupidité de certains. Une cupidité mise à profit par des médias étrangers, notamment marocains, pour «descendre» Zetchi. «Zetchi ne fait même pas l'unanimité dans son pays», reprenait avant-hier un site électronique marocain. Cette campagne de dénigrement ne concerne pas seulement Zetchi, à vrai dire, mais l'Algérie, puisqu'il s'agit d'un poste de représentativité du pays dans une institution internationale. À qui profite ce «crime d'Etat»? Au final, le vrai perdant de ce vaste imbroglio n'est autre que le football algérien.