Il s'agit d'établir un équilibre durable entre le Tell, les Hauts-Plateaux et le Sud. Les orientations stratégiques du Schéma national de l'aménagement du territoire (Snat) dans l'optique du scénario «Equilibre territorial et compétitivité», retenu sur le territoire national à l'horizon 2025, ont été présentées, hier, par M. Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Détaillant les lignes directrices du Snat, M.Rahmani est longuement revenu sur le problème de l'équilibre durable entre le rural et l'urbain. Pour lui, donner un peu d'air à l'espace littoral c'est aussi favoriser la délocalisation des activités institutionnelles et industrielles implantées en zone littorale vers l'intérieur des terres. «Il faut concevoir un projet urbain et mettre un terme à la politique de zonage», soutient-il. Comment assurer, dans un cadre de développement durable, le triple équilibre de l'équité sociale, de l'efficacité économique et de la soutenabilité écologique à l'échelle du pays pour les 20 années à venir? C'est la question soulevée par le premier responsable du secteur. Etablir donc un équilibre durable entre les grandes composantes du territoire algérien: le Tell, les Hauts-Plateaux et le Sud constitue le principal objectif de ce schéma. Le ministre rappelle, ici, les déséquilibres de développement territorial, à savoir la concentration de l'urbanisation, des infrastructures et des équipements dans la frange tellienne, l'enclavement de certaines régions des Hauts-Plateaux et du Sud, le sous-équipement des zones montagneuses et frontalières enclavées et marginalisées. Compte tenu des lignes directrices du Snat, le freinage de la pression de l'urbanisation sur le littoral favorisé par le développement des Hauts-Plateaux et du Sud «constitue une puissante opportunité pour renforcer la politique de protection du littoral». M.Cherif Rahmani affirme que le littoral est sérieusement menacé par une urbanisation incontrôlée, l'érosion côtière et la pollution marine accrue. L'objectif est donc de stopper la croissance exponentielle des grandes villes littorales. S'agissant des villes nouvelles, leur réalisation permet de maîtriser et limiter, selon lui, la croissance quantitative des métropoles. Dans ce cadre, les Hauts-Plateaux sont concernés pars trois projets: la ville nouvelle de Boughzoul, d'El Aricha à Tlemcen et d'Imedghassen à Batna. Cependant, ces villes ne suffiront pas à elles seules à l'équilibre (littoral-intérieur) recherché, estime le chargé du secteur. L'action complémentaire à engager est le développement de l'urbanisation vers l'intérieur du Tell, suggère-t-il. Le scénario proposé est appuyé par les différents projets qui sont soit en cours d'élaboration, soit en cours de réalisation. De son côté, M.Rachid Benaïssa, ministre délégué chargé du Développement rural, a indiqué que 60% de la population rurale a moins de 30 ans. «Il faut encourager l'investissement dans les zones rurales et donner l'occasion aux jeunes d'exploiter leurs compétences». Il rappelle que le gouvernement avait installé une commission nationale de développement rural chargée d'établir un diagnostic économique et social sur 979 communes rurales. Son rapport sera, selon lui, bientôt finalisé. Tout en annonçant un programme de modernisation de 3000 villages, M.Benaïssa insiste sur le renforcement du secteur de l'agriculture. Le Snat sera soumis aux conseils des ministres et de gouvernement qui l'examineront et l'enrichiront avant de le soumettre aux deux chambres du Parlement.