L'Allemand se dit prêt à aider notre football à se relancer. Peter Schnittger aurait «donné son accord préalable au ministre de la Jeunesse et des Sports pour harmoniser la méthodologie de l'enseignement et de l'entraînement dans le football algérien». Cette information, datée de samedi, est rapportée par le bureau APS de Dakar, la capitale du Sénégal où réside le technicien allemand. Elle intervient au lendemain de l'intervention, en direct, de Schnittger sur les ondes de la Chaîne III, dans laquelle il avait indiqué qu'il n'accepterait jamais de venir en Algérie pour devenir l'entraîneur de son équipe nationale. C'est le ministre de la Jeunesse et des Sports en personne, M.Yahia Guidoum, qui avait, jeudi soir, en marge d'une cérémonie organisée en l'honneur de l'équipe nationale scolaire de cross, annoncé, que l'Allemand était recruté pour devenir le futur coach national. Du moins si l'on en croit l'APS qui avait répercuté cette déclaration sur son fil, au correspondant de l'Agence de presse algérienne à Dakar qui a pris contact avec lui. Schnittger a affirmé que son travail consistera «à délivrer son expertise et son expérience en matière de formation de base et d'encadrement au sein de la Direction technique nationale où il occupera le poste qui lui sera indiqué par les responsables du sport algérien». «Ce n'est pas le poste qui m'intéresse. Mon objectif est de former les cadres locaux. Ce qui m'intéresse, c'est seulement de diffuser mes expertises et mes expériences au profit du football algérien», a-t-il ajouté. Confirmant sa venue à Alger le 15 mai prochain, il a indiqué qu'il allait faire une analyse des structures existantes avant de soumettre un programme d´action au ministère et à la FAF. Il a, enfin, souligné qu'il n'a signé, pour le moment, aucun contrat, et que les conditions et les modalités de son travail seront déterminées ultérieurement. Le ministère de la Jeunesse et des Sports aura, donc, réussi à remettre sur pied une situation qui avait vacillé vendredi à la suite de la déclaration radiophonique de Schnittger. Ce dernier viendra en Algérie pour être versé dans la DTN et non plus comme entraîneur national comme l'avait annoncé le ministre. Dans sa longue errance dans un désert sans fin, c'est peut-être là l'une des meilleures choses qui pouvait arriver au football algérien. En tant qu'instructeur FIFA et sur la base de sa très longue expérience sur le sol africain (presque 38 ans), Schnittger est de ces techniciens qui peuvent rendre un grand service à la discipline surtout en étant impliqué directement dans le travail de la DTN. Seulement, il va lui falloir du temps, beaucoup de temps pour poser un diagnostic, proposer des solutions et mettre en pratique une batterie de décisions. Nous l'avons constamment dit : notre football a atteint un seuil si critique qu'il serait vain de croire qu'il redeviendra compétitif en peu de temps. Dernièrement, quelques clubs (ceux du Centre) ont bénéficié d'une assiette de terrain d'un hectare pour y établir leur base d'entraînement. C'est une avancée mais c'est peu, trop peu pour se donner les moyens de lancer une grande politique de formation au niveau de ces clubs. Mais il n'y a pas que cela. Toute entreprise de refonte du football est vouée à l'échec si ces clubs ne sont pas restructurés et n'ont pas à leur tête des gens rompus à la technique de gestion. La nomination de Schnittger a relégué au second plan celle d'un entraîneur pour l'équipe nationale. Le ministre, M.Yahia Guidoum autant que le président de la FAF, M.Hamid Hadadj ont fait savoir que le recrutement d'un technicien étranger serait opportune. Le ministre était allé jusqu'à porter un jugement sévère sur les techniciens algériens dont il estime qu'ils ne sont pas assez compétents se basant en cela sur le fait que notre football n'arrive plus à former des joueurs de qualité. Imaginez un grand chef de cuisine auquel vous ne donneriez que quelques navets et des pois chiches pour qu'il vous prépare un grand plat. C'est exactement la même chose que l'on veut faire avec l'équipe nationale. Nous n'avons pas de joueurs de qualité, cela est un fait évident. A quoi peut servir un entraîneur étranger, même de renom, si on ne lui donne qu'un effectif d'athlètes peu compétitifs? S'il y a des devises qui ont été dégagées pour un tel recrutement mieux vaut les investir dans un autre créneau et songer à l'option locale même si nos techniciens n'ont pas la compétence voulue (à ce sujet on se demande à quoi sert l'ISTS qui a formé des générations de techniciens?). Le recrutement d'un entraîneur pour l'équipe nationale est devenue secondaire tant la mission de sauvetage du football algérien est énorme. Dans un tel contexte c'est dix Schnittger qu'il nous faudrait. Malheureusement, il semblerait que l'obsession du résultat immédiat est toujours aussi forte. A ce titre, les opérations de replâtrage teintées de bricolage ont de beaux jours devant elles.