Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a mis en avant «la nécessité d'associer tous les acteurs du secteur pour forger une vision de réforme intégrée qui permette à l'université algérienne de répondre aux exigences des nouveaux métiers». C'est ce qu'il a indiqué lors de la présentation du bilan du secteur devant la commission spécialisée du Conseil de la nation. L'urgence est également signalée par le ministre qui parle de «défis qui se posent au système d'enseignement supérieur dans notre pays, et qui iront crescendo dans les années à venir». Il ne faut pas être un génie pour saisir l'allusion. Il faut savoir que l'enseignement produit actuellement 300 000 diplômés universitaires annuellement. Hormis ceux ayant décroché des sésames de certaines spécialités qui «recrutent», bon nombre d'entre les diplômés peinent à s'insérer sur le marché travail. Un constat qui pointe «le déséquilibre» entre les formations dispensées dans les universités algériennes et les besoins du marché du travail. Devant cette situation préoccupante, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, décide de prendre le taureau par les cornes. Pour ce faire, Benziane a, d'ores et déjà, regroupé son staff pour établir un diagnostic de la situation et adapter la carte de la formation universitaire au monde de l'emploi. C'est un travail qui prend du temps, mais la volonté est là. D'ailleurs, le ministre affirme que ladite carte «est en cours de révision, en vue de son adaptation aux métiers de l'avenir et aux besoins du marché économique». En attendant son actualisation afin de «former utile», Benziane a entrepris d'autres mesures pour mettre au point la passerelle université-entreprise. Cette nouvelle façon de faire se reflète par la signature mardi dernier d'une convention de coopération entre son secteur et le ministère de la Poste et des Télécommunications. Ladite convention conclue entre les deux secteurs a été saluée par le ministre de l'Enseignement supérieur qui a mis l'accent sur «l'importance de connecter l'université à son environnement socio-économique pour multiplier les opportunités d'employabilité des diplômés universitaires». «Cela étant» poursuit-il, «un appui technique pour que l'université puisse relever les défis et les enjeux, notamment en matière de numérisation et de développement du télé-enseignement et réaliser une interactivité entre l'enseignant et l'étudiant, etc.». La numérisation du secteur serait une démarche de choix par laquelle Benziane veut préparer un terrain propice pour l'édification du «nouveau modèle économique connecté industriable et rentable», voulu par les autorités publiques. Il a déclaré dans ce sens que «l'objectif du secteur dans la prochaine phase consiste à multiplier les opportunités d'employabilité des diplômés universitaires, à faire de l'université une locomotive du développement, à généraliser l'accès aux débouchés de la formation et à préparer des compétences répondant aux exigences réelles et objectives du développement durable, des emplois et des métiers à l'ère numérique». Benziane a, en effet, durant son allocution, mis en avant l'importance de «renforcer davantage l'ouverture de l'université à l'environnement socio-économique à travers l'intensification des contrats de partenariat et la diffusion de la culture entrepreneuriale en milieu universitaire, ainsi que l'accompagnement des étudiants pour créer des start-up et les inciter à l'innovation». Selon lui, ladite convention visait à «insuffler une nouvelle dynamique dans le domaine de la recherche et à raffermir les installations et les réseaux de communication pour assurer un haut débit internet dans les établissements universitaires». Benziane a, par ailleurs, mis en exergue les domaines de coopération «étroite» entre l'université et les entreprises, ce qui aura des retombées positives sur le changement de comportement des professeurs, des chercheurs, des étudiants et des fonctionnaires. Le partenariat permettra également l'entrée, dans une phase de numérisation, de deux secteurs ayant donné lieu à la réalisation de 38 opérations de numérisation, sur un total de 47 enregistrées ce qui a permis la numérisation de plusieurs procédures et opérations dont l'inscription en ligne au baccalauréat et le paiement électronique des frais d'inscription, outre la mise en place de plates-formes pour le recrutement et la promotion des professeurs-chercheurs. Selon le ministre ce partenariat «permettra au secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique d'accéder à une nouvelle ère qui est celle de l'acquisition d'une nouvelle culture et de nouvelles valeurs, l'ancrage des bonnes pratiques et l'accès à la modernisation», a conclu le ministre.