La Omra et le Hadj bientôt autorisés? C'est l'information qui circule ces dernières semaines dans le pays, au grand bonheur des pèlerins. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a refroidi, jeudi dernier, les ardeurs en démentant la rumeur. «La reprise des vols de la Omra n'est pas à l'ordre du jour», a affirmé Youcef Belmehdi. Le ministre a rappelé le contexte actuel de l'épidémie du coronavirus qui a contraint les autorités à fermer l'espace aérien. Une fermeture des frontières valable pour toutes les destinations et pas seulement La Mecque. «On n'est pas pressé d'ouvrir le débat sur cette question, au vu de la poursuite de la propagation de cette pandémie», a-t-il souligné. «Notre intérêt est axé actuellement, sur la sauvegarde de la santé des citoyens», a-t-il observé non sans mettre en avant le fait que la fermeture de l'espace aérien avait permis au pays d'éviter de vivre une véritable catastrophe sanitaire. «Le pays est un modèle à suivre, par de nombreux Etats, en matière de mesures de prévention entreprises par les autorités supérieures du pays, à l'instar de la poursuite de la fermeture de l'espace aérien», a-t-il soutenu pour expliquer les risques que l'autorisation du pèlerinage entraînerait sur la santé publique. Une sortie de Youcef Belmehdi qui sonne comme une mise au point à certaines agences de voyages qui font circuler l'information de la réouverture du Hadj et de la Omra pour les prochaines semaines. D'ailleurs, il y a même des voyagistes qui ont «préparé» des programmes qui commencent au mois de mars. Ils ont fait la promotion à travers les réseaux sociaux, invitant les citoyens intéressés à venir réserver les «places très limitées». Ce qui avait, la semaine dernière, contraint l'Office national du pèlerinage et de la Omra (Onpo) à sortir de son silence pour mettre en garde contre ce genre de pratiques. «Les agences de tourisme et de voyages titulaires d'une autorisation spéciale pour l'organisation de la Omra 1422 sont appelées à ne pas faire la promotion des programmes de la Omra, au vu des circonstances imposées par la propagation du nouveau coronavirus», souligne l'Onpo dans un communiqué. Elle menace même de sanctionner ceux qui continueront à jouer à ce jeu malsain. «Ces agences risquent les sanctions prévues dans le cahier des charges», a soutenu l'Onpo. L'Office a fait savoir qu'il a observé la promotion par une agence de programmes de la Omra hors des cadres réglementaires, en concluant avec des citoyens des contrats de voyage pro-forma. «Or, l'exécution reste incertaine, au vu de la suspension des vols de la Omra et de la fermeture de l'espace aérien national, ce qui a induit la prise de mesures à l'encontre de l'agence contrevenante, en l'inscrivant sur une liste noire», précise la même source. Une situation dénoncée auparavant par plusieurs citoyens ainsi que les associations de protection des consommateurs, car, des agences sans foi ni loi ont profité de la confusion liée à l'attribution des autorisations pour l'organisation du Hadj et de la Omra pour l'année 1442 de l'Hégire, afin de vendre des voyages. Or, il aura été précisé que les autorisations délivrées sont tributaires de la réouverture des frontières. Ce qui, de l'avis de spécialistes de la santé, n'est pas pour demain. Cela reste tributaire du vaccin et de la situation épidémiologique dans le monde. Il se pourrait donc que, cette année encore, il n'y ait ni Omra ni Hadj!