26 ans après les manifestations d'Avril, le Printemps amazigh, sera commémoré cette année dans la diversité. La Kabylie commémore en ce 20 avril le 26e anniversaire du Printemps berbère dans le pluralisme et le pacifisme, ont insisté les organisateurs. 26 ans plus tard, la revendication culturelle a franchi des pas de géant aussi bien sur la scène politique que dans les pensées. Tamazight, langue et culture est aujourd'hui reconnue comme langue nationale avec son inscription dans la loi fondamentale du pays. Et les origines amazighes du peuple sont soulignées dans le préambule de la Constitution. Cette avancée, la question n'a été possible qu'après le réveil des jeunes, notamment depuis l'académie berbère des «temps héroïques». Cette académie alors présidée par feu Bessaoud Arab, a participé au réveil et à la reviviscence de tamazight. Longtemps traquée par la pensée unique, tamazight est désormais une langue nationale aux côtés de l'arabe et elle aspire à rejoindre celle-ci comme langue officielle. En cette 26e commémoration, les porteurs de la question, toujours plus nombreux, ont organisé des festivités et autres actions dans la diversité. Alors que les aârchs, tendance Cadc, organisent un rassemblement ponctué d'une grève générale le 20 avril, la fondation Matoub Lounès a pensé, pour sa part, à la première édition du trophée « Lounès Matoub » qui se déroulera le 19 avril au stade du 1er Novembre à Tizi Ouzou. De caractère sportif, ce trophée de dimension nationale, verra la participation de la JSK, de l'USMA, du RC Kouba, du MO Béjaïa, du NRB Béni Douala et de l'Olympique Taourirt Moussa. La direction de la culture de Tizi Ouzou, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, l'association Si Muh U M'hand avec la participation de l'APW de Tizi Ouzou et le théâtre Jean Sénac de Marseille ainsi que l'association Massinissa, organisent, en cette occasion, un colloque sur Mouloud Mammeri, du 17 au 21 avril. Après la cérémonie d'ouverture, des communications, des représentations théâtrales, et des tables rondes ainsi que des projections autour de la vie et de l'oeuvre du grand disparu et de la question amazighe sont prévues tout au long de cette semaine. Le vendredi 21 avril, est prévu un recueillement sur les tombes de Mammeri, de Rachid Tighziri et de Djaâfar Ouahioune ainsi que la réalisation de fresques sur le Printemps amazigh par les animateurs de la Maison de la culture et par les élèves de l'école des Beaux-arts d'Azazga. Le 20 avril est un événement majeur dans la vie des populations de la région et de la nation. Un hommage sera ainsi rendu aux artisans d'avril 1980, par des démonstrations qui seront pacifiques.