Le Conseil de sécurité de l'ONU a échoué mardi à s'entendre sur une déclaration commune sur la Syrie, au terme d'une journée de négociations marquée par un appel de l'émissaire de l'Organisation pour ce pays à l'unité internationale pour relancer un processus politique dans l'impasse, selon des diplomates. La Russie, principal soutien de Damas, a bloqué à plusieurs reprises les négociations, ont affirmé ces sources, sans autres explications. Il n'a pas été possible d'obtenir un commentaire de la mission diplomatique russe auprès de l'ONU sur les raisons de l'échec. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé mardi le Conseil de sécurité à s'unir pour sortir de l'impasse, lors d'une réunion au cours de laquelle il a reconnu «l'échec» du processus politique, selon des diplomates. «Les divisions actuelles au sein de la communauté internationale doivent être comblées», a-t-il déclaré à quelques journalistes à l'issue de la visioconférence à huis clos tenue avec le Conseil de sécurité. Il y a la «nécessité d'une diplomatie internationale constructive sur la Syrie. Sans cela, il est peu probable qu'une voie constitutionnelle avance réellement», a ajouté l'émissaire. La réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur le volet politique du dossier syrien est d'ordinaire publique, mais en raison de l'échec fin janvier de la dernière réunion à Genève du Comité constitutionnel chargé de réviser la Constitution syrienne, il avait été décidé de tenir la session de manière fermée. Cette réunion fin janvier, la cinquième du genre, a été «une opportunité manquée et une déception», a reconnu l'émissaire de l'ONU qui l'avait lui-même organisée avec des représentants du régime, de l'opposition et de la société civile. «Une partie a proposé de travailler comme on le faisait jusqu'à présent, alors que l'autre a cherché un changement complet de fréquence et de la durée des réunions et un calendrier», a-t-il précisé sans les identifier.»Il y a un manque de confiance, un manque de volonté de compromis et un manque d'espace politique pour faire des compromis également», a résumé Geir Pedersen, en indiquant qu'il espérait se rendre bientôt à nouveau à Damas et qu'il participerait à la prochaine réunion du groupe d'Astana prévue à Sotchi en Russie. Le Comité constitutionnel syrien, chargé de modifier la Constitution de 2012 en vue de prochaines élections, a été créé en septembre 2019 et inauguré le 30 octobre 2019 à Genève en présence de 150 personnes. Lors de la visioconférence du Conseil de sécurité, les Occidentaux ont été unanimes à dénoncer «l'échec» du processus politique pour une fin de conflit en Syrie, selon des diplomates. Le Comité constitutionnel n'a abouti à rien «en 18 mois», a ironisé l'un d'eux, en accusant le régime syrien de «manoeuvres dilatoires» pour aboutir à l'impasse constatée aujourd'hui sans pour autant expliciter les sujets qui ont conduit à ce blocage. La révision de la Constitution syrienne figure dans la résolution 2254, adoptée en décembre 2015 par le Conseil de sécurité, qui prévoit également l'organisation d'élections sous la supervision des Nations unies.