Le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi a organisé, samedi dernier, une cérémonie de recueillement à la mémoire de feu l'artiste Azzedine Medjoubi et ce, à l'occasion du 26ème anniversaire de son assassinat. Une cérémonie de recueillement à sa mémoire, ayant eu lieu devant la bâtisse du TNA où l'on peut distinguer clairement sur une plaque accrochée à côté: «Ici, fut assassiné lâchement, le 13 février 1995 à 13h30, Azzedine Medjoubi, homme de théâtre, directeur du Théâtre national algérien». Un véritable gage contre l'oubli. Le théâtre de Medjoubi revisité Rappelons que Azzedine Medjoubi avait été assassiné par une horde de jeunes terroristes alors qu'il venait d'être fraîchement installé, depuis un mois, à la tête du Théâtre national algérien. Lors du recueillement, dans son allocution, le directeur du Théâtre national algérien(TNA), Mohamed Yahiaoui, fera remarquer:«C'est une halte de respect et de reconnaissance à la mémoire du regretté Azzedine Medjoubi. Ce grand artiste a tant donné pour le théâtre algérien. J'ai eu l'honneur de travailler avec Azzedine Medjoubi au Théâtre régional de Batna avec la pièce Alem el-baâouche, une adaptation d'Omar Fetmouche ayant eu un grand succès à l'échelle nationale et à l'étranger. Une production datant de 1993. Nous avons beaucoup appris de lui. Et nous avons bénéficié de son savoir-faire. Aujourd'hui, c'est un devoir que de se tenir debout en ce lieu pour lui rendre hommage...». Outre la cérémonie de recueillement, le TNA ravive le souvenir de l'immense artiste Azzedine Medjoubi, à travers l'organisation aussi, du 14 au 17 février 2021, d'une «Semaine commémorative à la mémoire de Medjoubi», et ce, à travers la diffusion sur sa chaîne YouTube des pièces dans lesquelles il a joué ou dont il a signé la mise en scène. Ainsi, le dimanche 14 février c'est-à-dire, hier, le public a eu droit de revoir «Les Martyrs reviennent cette semaine», aujourd'hui, lundi 15 février c'est place a «Galou laâreb galou», demain mardi 16 février à «Lahounita» et enfin mercredi 17 février le cycle sera clôturé par la diffusion de la pièce théâtrale «aâlem el baouche». Pour rappel, Azzeddine Medjoubi est né le 30 octobre 1945 à Azzaba ex-Jemmapes (dans la région de Skikda). Il est lâchement assassiné à Alger le 13 février 1995. Azzeddine Medjoubi est fils d'un avocat, originaire de Hammam Guergour (Sétif); sa rencontre avec le comédien de théâtre Ali Abdoun l'encourage à faire du théâtre. Il s'inscrit au conservatoire d'Alger en 1963 et il commence à faire ses premiers pas à la RTA. De 1965 à 1968, il tente une expérience avec le Théâtre national algérien (TNA) à Alger, mais peu après il retourne à la télévision, avec la décentralisation théâtrale. Un charisme à toute épreuve On le retrouve au théâtre d'Oran, puis il dirige à Saïda deux troupes d'amateurs dans le cadre d'un séminaire des animateurs de théâtre. De retour au TNA, il joue dans bab El-Foutouh, La Bonne Âme, Les Bas-fonds, Stop et Hafila Tassir. À la télévision, il a joué dans Journal d'un jeune travailleur, Crime et châtiments, La grande tentative, La Clé et El-Tarfa. Il a assisté Ziani Chérif, Kazdarli et Benguettaf. Avant son départ du TNA, il crée, avec Ziani Chérif, Sonia et Benguettaf, la troupe indépendante El-Qalâa (La Citadelle). Il a été distribué dans, notamment El-Ayta (1988), Hafila Tassir (nouvelle version, 1990) et Hassaristan (1991). Il quitte en 1993 la troupe El-Qalaâ et met en scène pour le compte du Théâtre régional de Batna Aâlem el-baâouche qui obtient un prix au Festival international de Carthage et en 1994 pour le compte du théâtre régional de Béjaïa, il monte la pièce El-Houinta (La Boutique). Il est nommé directeur du théâtre régional de Batna, puis celui du théâtre régional de Béjaia. La même année, il est nommé directeur du Théâtre national algérien. Homme passionné de 4e art, il le démontrera tout au long de son parcours. Azzedine Medjoubi avait le verbe haut et la verve belle. À chaque apparition sur scène, il éblouissait le public. Son jeu, son regard, sa belle prestance scénique et son charisme ne laissaient personne indifférent.