Quotidiennement, depuis le début de la pandémie en Algérie, Djamel Fourar, désigné «M. Covid-19», communique les chiffres sur le nombre des personnes contaminées, guéries et décédées par le nouveau virus. Et il était attendu avec l'arrivée du vaccin, même s'il s'agit de premières quantités symboliques, que l'information sur le suivi de la vaccination soit aussi détaillée. Or, outre les premières images du lancement de la vaccination et quelques dépêches de l'agence officielle faisant état de l'envoi de centaines de doses dans certaines wilayas, aucun chiffre n'est donné sur cette opération lancée depuis deux semaines déjà! Ni le nombre des vaccinés ni leurs catégories ne sont révélés. Encore moins, des assurances sur l'absence totale ou pas d'effets secondaires, n'ont été données. C'est dire que la désignation d'un «Monsieur vaccination» aurait pu parer à une telle carence en communication. L'autre interrogation, toute aussi légitime, est de connaître les dates d'arrivage des prochaines cargaisons. Pour le Spoutnik V dont l'Algérie a commandé 500000 doses et n'en a reçu pour le moment que 50 000, l'ambassadeur russe en Algérie avait affirmé que cette quantité sera livrée progressivement sur les 4 prochains mois. Or, deux semaines après, rien n'est annoncé. Qu'en est-il également des «autres cargaisons du vaccin anti-Covid-19» qui devraient arriver de «Chine, d'Inde et d'autres pays», courant février, comme l'avait déclaré le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement? La réception des 35% du quota de l'Algérie dans le cadre du Covax à la fin du mois sera-t-elle effective? Il s'agira d'une quantité qui dépassera les 4 ou 5 millions de doses, comme l'a déclaré la directrice de la pharmacie et des équipements médicaux au ministère de la Santé, la professeure Wahiba Hadjoudj, et c'est celle-ci qui permettra de lancer la vaccination à grande échelle. Car pour l'heure, les vaccinations qui sont faites sont plutôt symboliques au sein même des catégories prioritaires. Raison pour laquelle, la plate-forme mise en place pour garantir une bonne organisation de l'opération n'a pas encore été ouverte au grand public. Pour l'heure, le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus, le docteur Fourar a appelé, toutes les catégories sociales nécessitant un vaccin à s'inscrire dans les établissements publics de santé de proximité (Epsp) pour bénéficier de ce vaccin, selon la quantité réceptionnée graduellement. Ce qui reste certain, c'est que le gouvernement va acquérir des vaccins en quantité «suffisante», pour une vaccination qui va durer «toute l'année», comme l'a promis le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Et peut-être même avant la fin de cette opération, l'Algérie aurait entamé sa fabrication. Une démarche qui pourrait fortement soulager le budget de l'Etat qui doit acquérir un minimum de 40 millions de doses de vaccins pour assurer la vaccination de 70% de sa population.