Après une longue période de froid entre le Caire et Tripoli, les choses semblent s'arranger. Tripoli veut ouvrir une nouvelle page de relations avec l'Egypte, qui avait pris ses distances avec les Emirats arabes unis et s'était éloignée du maréchal Khalifa Haftar il y a quelques mois déjà. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a reçu jeudi au Caire le Premier ministre libyen intérimaire Abdel Hamid Dbeibah et réaffirmé son soutien à ce pays dans sa quête de stabilité, selon la Présidence. Il s'agit de la première visite officielle à l'étranger de Dbeibah depuis sa désignation début février, dans le cadre d'un processus parrainé par l'ONU. Une visite perçue comme «un message positif» dans la capitale égyptienne. À cette occasion, Sissi a réaffirmé le «soutien de l'Egypte au peuple libyen dans sa mise au point des mécanismes de gestion du pays» et sa quête de «stabilité», a indiqué dans un communiqué Bassam Rady, le porte-parole de la présidence égyptienne. Le président a également souligné que Le Caire est «pleinement disposé à mettre son expertise et son expérience au service de ses frères libyens», selon la même source. Plus tôt ce mois-ci, l'Egypte avait fait part de son intention de collaborer avec les nouvelles autorités à Tripoli. Elle préparerait même la réouverture de son ambassade à Tripoli, selon la presse libyenne. Depuis fin 2020, Le Caire semble avoir entrepris un revirement vis-à-vis de son voisin occidental. En janvier, la ville côtière égyptienne de Hourghada a accueilli des pourparlers interlibyens visant à préparer un référendum sur la loi fondamentale libyenne. Une nouvelle réunion doit s'y tenir ce mois-ci. Dbeibah a lui pour défis de former un gouvernement, préparer les élections nationales de décembre prochain et mettre fin à une décennie de violences et d'instabilité politique. Dans ce cadre, le nouvel émissaire onusien en Libye, Jan Kubis, a évoqué, jeudi, avec le président de la Chambre des représentants libyens (Parlement) de Tobrouk, Akila Salah et plusieurs parlementaires issus des différentes régions libyennes, la possibilité de tenir une seule séance parlementaire unifiée pour le vote de confiance au nouveau gouvernement de Abdelhamid Debeibah? dont la composante est attendue dans les prochains jours. Le vote de confiance du Parlement au gouvernement de Debeibah est indispensable pour le transfert du pouvoir au nouveau cabinet et l'entame de son travail, selon les observateurs de la scène politique libyenne. «Akila Salah s'est dit totalement favorable à la tenue d'une seule séance parlementaire unifiée pour approuver la composante du nouveau gouvernement et à la tenue des élections générales à la date prévue», ont précisé des médias libyens. Le vote de confiance du Parlement au nouveau gouvernement de Debeibah divise pour l'heure les parlementaires dans la mesure où certains insistent sur la tenue de cette séance dans la ville de Tobrouk (Est de la Libye) et d'autres insistent sur sa tenue dans la ville de Sabratha (Ouest de la Libye). Le Premier ministre, Abdelhamid Debeibah, dispose, selon les termes arrêtés par le FDPL, d'un délai jusqu'au 26 du mois en cours pour rendre publique la composante de son cabinet.eux semaines, a choisi Le Caire pour son premier déplacement officiel à l'étranger.