Le comité de réconciliation de la ville de Sabratha a tenu, hier, sa première réunion consacrée à l'examen de la feuille de route relative à la réconciliation globale telle qu'elle est proposée par les dirigeants de transition issus du dialogue politique inter-libyen. C'est ainsi que plusieurs chefs de tribus, des notables de la ville et des représentants de la société civile ont participé aux débats, preuve que le processus de sortie de crise se poursuit lentement mais sûrement. En témoigne la rencontre que les membres du nouveau Conseil présidentiel accompagnés du nouveau Premier ministre, Abdelhamid Debeibah ont tenu avec le Comité militaire (5+5) et un certain nombre de chefs militaires de la région Ouest. Au menu des discussions, figurait la question de l'unification de l'armée nationale libyenne et le soutien des instances politiques à l'action du Comité militaire dont on sait qu'il est l'artisan du cessez-le-feu permanent, de la réouverture de l'axe routier entre Tripoli et Syrte et des avancées en matière de préparation des élections législatives et présidentielle, fixées au 24 décembre prochain. A cet égard, le Premier ministre du gouvernement intérimaire, Abdelhamid Debeibah, a déclaré, mardi, que si le nouveau gouvernement ne parvient pas à obtenir la confiance de la Chambre des représentants du peuple (Parlement), il se tournera vers le Forum de dialogue politique libyen (FDPL) pour avoir son approbation. C'est, en tout cas, ce qu'a souligné Abdelhamid Debeibah a rappelé que «les accords politiques, conclus lors des réunions de Genève, sous l'égide de l'ONU, sont clairs à ce sujet et qu'ils ont prévu deux plans», à savoir cette démarche auprès des 75 membres du Forum de dialogue politique pour arbitrer, le cas échéant. En effet, les accords politiques conclus à Genève prévoient, dans l'article 2, que «l'approbation du nouveau gouvernement reviendra aux membres du FDPL, au cas où il n'arrive pas à obtenir la confiance de la Chambre des représentants du peuple», une disposition soulignée dernièrement par la chef par intérim de la Mission des Nations unies en Libye, Stéphanie Williams. Il ne reste plus que deux jours à Debeibah pour rendre publique la composante de son gouvernement (26 février), même si celui-ci ne peut entrer en action, selon les termes des accords politiques conclus à Genève, qu'une fois approuvé par le Parlement. Celui-ci a déjà procédé aux préparatifs de la réunion qui devrait se tenir demain, au plus tard, une grande première prévue dans la ville de Syrte devenue le symbole même de la réconciliation entre l'Ouest et l'Est de la Libye. Dimanche dernier, une délégation de parlementaires était accueillie par les autorités de cette ville. Elle était composée d'élus de la Chambre des représentants du peuple (Parlement) basée à Tobrouk (Est de la Libye) alors que les élus du Conseil d'Etat, basé à Tripoli, devaient arriver à Syrte, dans les heures qui suivent. Elue, le 5 février dernier, par les membres du Forum de dialogue politique, réunis à Genève, sous l'égide de l'ONU, l'autorité exécutive unifiée a, notamment pour mission d'organiser des élections générales le 24 décembre prochain, de réunifier les institutions majeures de l'Etat et d'assurer le départ des forces étrangères présentes en Libye.