Salah Goudjil, doyen des sénateurs, a été plébiscité, à main levée par la majorité absolue des sénateurs en qualité de président du Conseil de la nation, lors d'une séance plénière, présidée par Abdelmadjid Mahi Bahi en présence de deux tiers des mem-bres du Conseil. Confirmé officiellement dans son poste, Goudjil a obtenu 126 voix sur les 127 exprimées. Seuls 115 membres du Conseil ont répondu à l'appel, tandis qu'on a enregistré 12 procurations. Un seul membre du Conseil de la nation s'est abstenu de voter. Le président du Sénat a indiqué lors de son intervention, qu' «en fait son plébiscite répond à la volonté du président de la République, mais correspond aussi à sa propre détermination». «Les usages et les traditions de la chambre haute du Parlement veulent que le président du Conseil de la nation soit issu du tiers présidentiel», a-t-il rappelé. Comme à l'accoutumée, Salah Goudjil était l'unique candidat au poste de deuxième homme de l'Etat, après le retrait des deux autres candidats à ce poste. Il s'agissait de Kissari Mahmoud du FLN et Mustapha Djeghdali du RND, qui se sont retirés avant le début de la séance de vote. Salah Goudjil occupait le poste de président par intérim du Conseil de la nation depuis avril 2019. Le président du Sénat a promis aux membres de son Conseil «d'organiser prochainement une séance plénière à huis clos, en vue de débattre de plusieurs questions». Il a poursuivi: «Nous discuterons sur notre mission et du rôle du Conseil de la nation, dans l'avenir.» «La chambre haute du Parlement a joué et jouera à l'avenir un rôle important dans le soutien des institutions de l'Etat », a-t-il considéré, ajoutant: «Nous souhaitons être à la hauteur des défis et des attentes du peuple algérien.» «Le rôle du Conseil de la nation en cette phase délicate et dangereuse consiste à soutenir le président de la République, dans la mise en oeuvre de son programme», rappelant que «l'Algérie organisera prochainement les législatives et les élections locales anticipées.» Par ailleurs, il n'a pas manqué d'invoquer «la main de l'étranger et ses relais intérieurs», lors de son allocution. D'après Goudjil, «plusieurs ennemis extérieurs et intérieurs de l'Algérie ne souhaitent pas que le pays puisse parachever son processus de réformes démocratiques, car l'instauration de la démocratie est un rempart et une immunité contre les risques d'intervention et d'ingérence étrangères...». À travers son expérience, son combat, ses positions, l'Algérie gardera toujours la tête haute, en dépit de ses problèmes, de ses difficultés...» Pour rappel, le bureau du Sénat a indiqué, lundi, dans un communiqué, que «la confirmation de Salah Goudjil dans son poste est venue suite aux demandes exprimées, dans ce sens, par les trois groupes parlementaires, à savoir celui du FLN, RND et le tiers présidentiel». Cette confirmation intervient quelques jours après l'annonce, par le chef de l'Etat, de la dissolution de la chambre basse du Parlement. Plus d'une année après la démission de Abdelkader Bensalah, appelé à l'époque à devenir chef de l'Etat par intérim, suite à la démission du président Abdelaziz Bouteflika sous la pression du soulèvement populaire du 22 février 2019, le poste de deuxième personnage de l'Etat n'a pas été pourvu. Dans le règlement intérieur de cette institution législative, l'élection d'un nouveau président du Sénat est prévue dans un délai ne dépassant pas les 15 jours, à partir de la déclaration de vacance.