Salah Goudjil, qui a bouclé ses 90 ans le 14 janvier dernier, a été «titularisé», hier mercredi, dans le poste de président du Conseil de la Nation qu'il occupait à titre intérimaire depuis avril 2019. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Faux suspense, hier mercredi, à l'occasion de l'élection d'un titulaire au poste de président du Conseil de la Nation pour en finir avec l'intérimaire qui le caractérise depuis avril 2019. Alors qu'il était question d'un vote à bulletins secrets suite à la candidature de trois sénateurs, voilà que l'opération s'est, au final, muée comme le veut la tradition, soit le plébiscite de Salah Goudjil qui était jusque-là intérimaire, les deux autres postulants, Mahmoud Kissari et Mustapha Djeghdali, se sont retirés aux ultimes instants. Encore que le sénateur de M'sila a prolongé le faux suspense en ne se rétractant qu'une fois l'administration du Conseil de la Nation a tout préparé pour le déroulement d'un scrutin à deux, lui qui, près d'une heure auparavant, tenait à sa candidature à l'opposé de son collègue de Laghouat qui soutenait, par respect au vieux maquisard qu'il était, qu'il «ne pourrait se porter candidat si Goudjil se présentait». Surtout, expliquera-t-il un peu plus tard en aparté, qu'il ne pouvait aller à «contrecourant du choix du président de la République à travers l'option Goudjil adoptée par le groupe du tiers présidentiel et appuyée, de surcroît, par les deux autres groupes parlementaires, ceux du FLN et du RND lors de la réunion du bureau du conseil, dimanche dernier». Seulement, les deux «faux postulants» ont vite oublié leur mobile commun qu'ils avaient clamé fortement quelque temps auparavant, soit «consacrer la pratique démocratique dans cette institution parlementaire conformément à la philosophie de l'Algérie nouvelle chère au président de la République». Un plaidoyer que le duo a vite fait de mettre de côté pour renouer avec les «us» d'une période qu'il prétendait révolue, celle du plébiscite. Un duo qui venait d'interpréter une bien piètre prestation théâtrale. Suite à quoi, le vieux commandant de la glorieuse Armée de libération nationale a été plébiscité puisqu'il a récolté 126 voix (114 présents et 12 par procuration), avec une seule abstention, celle de l'un des faux candidats, Kissari. Et dans une courte prise de parole, Goudjil a estimé que le Conseil de la Nation a une mission importante à jouer en cette période pour accompagner le chef de l'Etat dans le confortement des institutions de l'Etat. Un chantier qui consistera, prochainement, en la tenue d'élections législatives puis locales. Une phase «importante et grave qui déterminera l'avenir du pays». Pour lui, «les ennemis intérieurs et extérieurs du pays ne veulent pas que l'Algérie accomplisse la démocratie, une véritable démocratie qui constitue l'immunité pour le pays». Il invitera, par la suite, à faire «la distinction entre l'Etat et le pouvoir qui change d'une période à une autre selon les choix du peuple». Et de conclure que «l'Algérie demeurera debout pour faire face à tous les défis». Il faut rappeler que Salah Goudjil présidait, à titre intérimaire, le Conseil de la Nation, depuis avril 2019, le titulaire au poste, Abdelkader Bensalah, se devant d'assurer l'intérim à la tête de l'Etat suite à la démission forcée de l'ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sous la pression du mouvement populaire du 22 février 2019. Et une fois Abdelmadjid Tebboune élu à la présidence de la République, Bensalah a préféré rentrer chez lui, ce qui a contraint Goudjil à poursuivre la présidence à titre intérimaire de la Chambre haute du Parlement jusqu'à hier mercredi. M. K.