Le RND entre en campagne, dans la perspective des prochaines élections législatives, annoncées le 18 février dernier par le président de la République. Prenant appui sur le 24e anniversaire de la création de son parti, Tayeb Zitouni, qui s'exprimait mercredi dernier à partir de la wilaya de M'sila, n'a pas fait dans la nuance. Il ne voit aucune autre option pour le pays, sauf celle d'organiser des législatives «dans les plus proches délais». Un empressement qu'assume le premier responsable du RND, arguant que le parti qu'il dirige est totalement prêt pour le rendez-vous électoral, censé se tenir dans les six mois au plus tard, selon les termes de la Constitution du 1er novembre 2020. Affichant un soutien sans faille à la démarche du président de la République, notamment au discours du 18 février dernier, le secrétaire général du RND a appelé à «ne pas céder aux voix qui prêchent le report et le passage par une phase de transition». La posture du parti qui a le mérite de la clarté, annonce la couleur en faveur d'une participation au prochain scrutin législatif, pour peu qu'il soit décidé par le chef de l'Etat. Sans attendre un quelconque signal de la part de la présidence de la République, Tayeb Zitouni prend le parti de la majorité présidentielle, à travers une conviction affichée en faveur de «l'adhésion au processus d'édification du nouvel Etat et l'accompagnement du président de la République». Cette offre de service, faite à l'adresse de Abdelmadjid Tebboune, équivaut à une appropriation du programme présidentiel pour le décliner à l'occasion de la prochaine campagne électorale, en thèmes de campagne, et en cas de victoire, le prochain Premier ministre (et donc pas un chef de gouvernement) sortirait des rangs du RND et appliquerait le programme du président de la République. À travers cette sortie, du reste attendue, le parti de Tayeb Zitouni entend reproduire un schéma politique qui existait depuis 1997. L'ambition est légitime du moment qu'elle sera soumise au suffrage des Algériens. On retiendra à ce propos que quel que soit le taux de participation aux élections, le parti qui aura recueilli le plus de voix gouvernera et bénéficiera de la légitimité populaire, quoi qu'en disent les partis de l'opposition. En cela, Zitouni de doute pas de son électorat et affirme que «le RND sera présent avec force». S'engageant dans une voie «électoraliste», le patron du RND qualifiera la prochaine phase de «difficile car l'Algérie nouvelle sera un Etat de droit où nul ne sera victime d'injustice». Zitouni voit la formation politique qu'il dirige aux manettes de l'Algérie nouvelle, en ce sens que le RND constitue à ses yeux «une force politique et une force de construction qui accompagnera tous les gens de bien et rejettera l'exclusion et la mise à l'écart en dépit des erreurs et dysfonctionnements du passé». Un appel à une probable alliance avant ou post-électorale. Conscient sans doute que l'ambition du RND ne saurait s'exprimer dans une scène nationale désertée, Tayeb Zitouni interpelle la classe politique à «jouer son rôle comme il se doit, notamment en cette conjoncture marquée par les harcèlements extérieurs et les appels étrangers à la division exécutés, parfois, par des mains algériennes». Un autre appel, celui-là, à l'unité des forces patriotiques «autour d'un projet national et l'ouverture de débat sur les grandes questions avec présentation de programmes et d'idées pour préserver la stabilité du pays». En d'autres termes, le RND est tout à fait disposé à jouer le jeu de la démocratie et des débats, mais à partir d'un positionnement pro-présidentiel assumé. Zitouni n'ignore pas l'importance du «Hirak béni du 22 février 2019 (qui) a beaucoup apporté à l'Algérie et l'a conduite à l'élection présidentielle en dépit des voix appelant à une période de transition». Encore une conviction qu'il va falloir défendre lors de la campagne électorale.