Le président de la République poursuit son cycle de consultations en direction des partis politiques. Ce week-end a été marqué par le passage à El Mouradia de trois chefs de formations politiques, qui ont affiché leur adhésion, à une exception près, aux visions futures du président Tebboune, et à ses démarches électorales. Au-delà des résultats de cette démarche et les formations politiques qui y ont souscrit depuis le début des consultations, c'est de la stabilité sociale, politique et économique dont il s'agit. La stabilité, gage de tout développement ou évolution quelconque, est le maître-mot de cette démarche du président de la République, qui entend asseoir un large consensus politique tout autour. Ce qui semble être le cas, pour le moment. Seul le président par intérim du parti Talaie El Hourriyet, Abdelkader Saadi, a émis quelques réserves quant au seuil des 4% et la jointure entre les élections locales et de wilaya avec celle de l'APN, mais ne déroge pas à la règle, en saluant au passage, «la démarche du président (consultations politiques), qui doit être adoptée et instaurée dans le futur», dira-t-il. C'est également le cas pour le chef de file du PRA, Kamel Bensalem, qui a appelé les Algériens à adhérer au processus de renouveau de l'Algérie. «Nous avons écouté l'exposé du président au sujet de son programme de l'Algérie nouvelle et sa vision du changement, à laquelle nous appelons les Algériens à adhérer massivement», a -t-il confié, avant d'ajouter que «le changement est imminent». Quant à Tayeb Zitouni, le secrétaire général du RND, il a abondé dans le même sens. Il confie avoir constaté «une sincérité dans la démarche du président». Le patron du RND, confie avoir abordé avec le président, la perspective de collaborer «dans différents ateliers économiques et politiques à aborder, afin d'ouvrir et traiter les dossiers en suspens». Les chefs de parti, dont le RND et le PRA notamment, ont valorisé la démarche de Tebboune. Le patron du PRA confiera, à ce sujet, que les discussions avec le président ont porté sur «le front intérieur et les voies et moyens de le renforcer, ainsi que le rôle de la classe politique dans la consolidation de l'unité nationale...». Tout comme Zitouni qui a également confié avoir discuté avec le président les voies et moyens par lesquels «les partis politiques peuvent-ils contribuer à fortifier le front interne, et à consolider les institutions de l'Etat avec les élites de ce pays». Mais la grande inconnue reste de savoir si la société civile va être consultée ou, du moins, impliquée dans cette démarche consensuelle. Car le président Tebboune, qui avait d'emblée lancé un fort message politique à l'endroit de l'opinion publique nationale, au lendemain de son retour de convalescence, sait pertinemment que le renouvellement de la classe politique, dont il a besoin n'est pas pour demain. Une démarche politique prudentielle, qui tend à asseoir d'abord, un large consensus autour du processus électoral. Ensuite, garantir une adhésion maximale au programme de l'Algérie nouvelle. À défaut de disposer d'un personnel politique nouveau et, foncièrement rompu aux valeurs républicaines d‘une Algérie nouvelle, avec des institutions renforcées et consolidées et davantage orientées vers la démocratie, la modernité et le progrès, le président devra forcer le sort et composer avec une classe politique hétéroclite, et quelque peu dépassée. Le Hirak, qui n'a de cesse de revendiquer le changement, devra revoir sa copie s'il entend figurer dans la nouvelle feuille de route politique de l'Algérie nouvelle. Car, pour le président de la République cité par les chefs de file de partis politiques reçus, «les élections sont la seule solution pour le changement».