Les cadavres de dix personnes ont été retirés des décombres hier, au lendemain de quatre explosions accidentelles ayant ravagé un camp militaire et ses environs à Bata, en Guinée équatoriale, a assuré la télévision d'Etat, portant le bilan provisoire à 30 morts et 600 blessés. Aucune autorité n'était joignable pour confirmer ces dernières découvertes macabres. Le ministère de la Défense avait parlé dimanche soir de 20 morts et au moins 600 blessés. L'inamovible président de ce petit Etat d'Afrique centrale, Teodoro Obiang Nguema, avait blâmé des fermiers voisins pour un écobuage mal maîtrisé et la «négligence» des militaires en charge de surveiller l'arsenal du camp de Nkoa Ntoma de la capitale économique du pays. Les terrifiantes déflagrations ont littéralement ravagé les édifices du camp abritant des forces spéciales et des gendarmes, ainsi que leurs familles, et éventré ou aplati d'innombrables maisons des quartiers environnants. «Dix cadavres ont été retirés de décombres par les services de secours ce matin, qui ont repris leurs recherches», a assuré à l'antenne un journaliste de la télévision d'Etat TVGE, qui dépend du ministère de l'Information. Trois enfants de 3 et 4 ans ont été extraits vivants des décombres hier matin et transportés à l'hôpital général de Bata, selon la même source. «Mon oncle, un officier du camp, vient de nous appeler pour dire qu'il avait retrouvé les corps de cinq membres de sa famille entièrement brûlés», témoigne un habitant de Bata, qui a requis l'anonymat. La TVGE a assuré que le bilan ne pourrait que s'alourdir. Des images dignes de scènes de bombardements intensifs défilent à l'antenne de la TVGE.